PROJET STRATEGIQUE DES AFC 2024-2028

Ce projet stratégique est le résultat de la démarche « Vision des AFC » menée avec
Philippe Royer et le cabinet Caïros. Ce travail de réflexion a associé de nombreuses
parties prenantes : membres du Conseil d’administration et du Bureau de
la CNAFC, présidents et responsables d’AFC et de fédérations, adhérents,
permanents et partenaires. Son but était de rappeler la raison d’être de notre
mouvement familial et de nous fixer des axes concrets de développement pour
les cinq prochaines années avec des objectifs chiffrés réalistes et significatifs de
notre ambition commune

Articles de la CNAFC: Fausses promotions : les repérer

À la suite de la directive européenne dite Omnibus, de nouvelles règles ont été transposées en droit français concernant les réductions de prix.

À la suite de la directive européenne dite Omnibus, de nouvelles règles ont été transposées en droit français par l’ordonnance n° 2021-1734 du 22 décembre 2021[1]. L’une de ces règles vise les réductions de prix faites aux consommateurs. Il s’agit de lutter contre les fausses promotions.

Ainsi, depuis le 28 mai 2022, le prix de référence , ou prix antérieur, est le prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours précédant l’application de la première réduction de prix.[2]. Auparavant, le professionnel avait une grande liberté pour définir le prix de référence. Quelques cas particuliers sont néanmoins prévus dans cette réglementation.

Dans le cas de réductions de prix successives dans les 30 jours précédant, le prix de référence doit être ajusté à la baisse en tenant compte des réductions effectuées. Une dérogation vise le cas des produits périssables « susceptibles d’une altération rapide ». Le code de la consommation contient aussi une disposition pour les professionnels prévoyant de pratiquer des comparaisons de prix qui ne doivent pas être présentées comme des annonces de réduction de prix. [3]

Comme le précise la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) « cette règle (du prix le plus bas pratiqué dans les 30 derniers jours) ne s’applique pas lorsque le professionnel compare le prix qu’il affiche avec des prix pratiqués par d’autres professionnels. Dans ce cas, le consommateur doit alors être clairement informé qu’il s’agit d’une comparaison de prix et non d’une réduction, ainsi que de la nature de ce prix de comparaison (prix conseillé fabricant, prix habituellement constaté chez les concurrents, etc.) ». Cela ne va pas manquer de créer des problèmes d’interprétation pour bien distinguer les comparaisons de prix et les annonces de réduction de prix.

Cette réglementation sur les annonces de réductions de prix s’applique tant aux promotions en cours d’année (« Black Friday » , « Cyber Monday » ou autres dénominations) qu’aux périodes de soldes.

[1] legifrance.gouv.fr

[2] Article L. 112-1-1- I du code de la consommation

[3] Article L 122-1-1 -II id.code

Visite au sommet !

Les AFC ont été reçues mardi 17 octobre à l’Élysée par Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, et Sarah Sauneron, conseillère solidarités, égalité femmes/hommes, lutte contre les discriminations, pour se faire entendre sur les questions de natalité et de fin de vie.

Il était important de faire prendre conscience à l’Exécutif que l’ampleur de l’effondrement de la natalité est consécutif à la déconstruction de la politique familiale. Si de 2012 à 2022 la France a perdu 100 000 naissances annuelles, elle s’apprête à en perdre quelques 50 000 entre 2022 et 2023. Les coups de boutoir successifs contre la politique familiale conjugués à la crise économique et la crise des modes de garde expliquent cette chute inédite. C’est cette réalité qu’illustre parfaitement l’étude réalisée par l’IFOP en juillet dernier à la demande des AFC : 50 % des personnes qui ont renoncé à avoir un premier enfant ou un enfant de plus, en auraient eu un si elles avaient pu prendre un congé parental.

Ce rendez-vous a été l’occasion de revenir sur le projet de loi relatif à la fin de vie qui se dessine pour la fin de l’année. S’il devait y avoir une loi, les AFC ont exprimé fortement l’importance de séparer les textes, l’un devant traiter des soins palliatifs et l’autre de la fin de vie. Ceci afin de ne pas prendre en otage la liberté de conscience des parlementaires.

Le service civique solidarité seniors

2,3 millions de personnes de plus de 65 ans sont en situation d’isolement, et près de 530000 en situation de « mort sociale ». Fort de ce constat établi en octobre 2021 par les Petits Frères des pauvres, le gouvernement a décidé d’ouvrir un service civique dédié à cette cause : le Service civique solidarité seniors (SC2S). L’objectif annoncé est de s’appuyer sur ce dispositif pour contribuer à relever les quatre principaux défis du grand âge : lutte contre l’isolement, prévention de la perte d’autonomie et des risques (chutes, sous-alimentation…) et lutte contre la fracture numérique. Comme les autres services civiques, il concerne les jeunes de 16 à 25 ans pour une durée de six mois à un an, et pour un salaire net d’environ 600 €.

Service civique solidarité séniors : Des associations qui oeuvrent sur le terrain en ont fait l’expérience

Pour l’occasion, l’ensemble des acteurs de la lutte contre l’isolement des personnes âgées et les principaux réseaux ayant l’expérience du service civique auprès des seniors (Croix-Rouge, Petits Frères des pauvres, Groupe SOS, Uniopss, FHF, Fehap…) ont décidé de travailler ensemble au développement du service civique dans le secteur du grand âge de manière qualitative et collective. Plus de 10 000 offres sont ainsi proposées. Les jeunes ont le choix d’exercer leur mission au sein de structures d’accueil collectif, de services de soins ou d’aide à domicile, d’équipes citoyennes de lutte contre l’isolement des personnes âgées, ou à l’hôpital. Les missions sont diverses : présence et animations d’activités, accompagnement de sorties, aide à des tâches quotidiennes, écoute, recueil et valorisation de la mémoire des personnes âgées… Plus d’infos sur : www.sc-solidariteseniors.fr 

La vieillesse : ce qu’en dit la Doctrine sociale de l’Église

Loin d’être seulement les bénéficiaires de la solidarité intergénérationnelle, les personnes âgées en sont aussi les actrices.

Les “anciens” ont une mission particulière

« Solidarité intergénérationnelle » : l’une des réalités qui se cachent derrière ce terme un peu galvaudé est celle de la mission particulière des anciens auprès des générations suivantes. Un thème cher au pape François, qui a instauré la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021, juste après la pandémie du Covid : « Quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela », leur a-t-il donc lancé à l’occasion de la première édition, le 25 juillet 2021 : « Car il n’y a pas un âge de retraite pour la mission d’annoncer l’Évangile, de transmettre les traditions aux petits- enfants. Il faut se mettre en chemin et, surtout, sortir de soi pour entreprendre quelque chose de nouveau. […] Il y a donc une vocation renouvelée pour toi aussi à un moment crucial de l’histoire. »

Le pape François a particulièrement à cœur de les appeler à la mission !

Le pape n’ignore pas les difficultés de cet âge qui est aussi le sien : « Tu te demanderas : comment est-ce possible ? Mon énergie s’épuise petit à petit et je ne crois pas pouvoir faire grand-chose. Comment puis-je commencer à me comporter différemment lorsque l’habitude est devenue la règle de mon existence ? Comment puis-je me consacrer à ceux qui sont plus pauvres alors que j’ai déjà tant de soucis pour ma famille ? Comment puis-je élargir mes horizons quand je ne parviens même plus à quitter ma résidence ? » Mais il leur répond par l’exemple de Nicodème, qui « a posé une question similaire à Jésus lui-même lorsqu’il lui a demandé : “Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?” (Jn 3, 4). Cela est possible, répond le Seigneur, en ouvrant son cœur à l’action de l’Esprit Saint qui souffle où il veut. »

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15)

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15), a encore fait valoir le pape l’année suivante, citant le psaume 92, bien que « les sociétés les plus développées dépensent beaucoup pour cet âge de la vie, mais elles n’aident pas à l’interpréter, offrant des plans d’assistance, mais pas des projets de vie ». Pourtant, « un des fruits que nous sommes appelés à porter est celui de prendre soin du monde » : « Beaucoup d’entre nous ont mûri une conscience sage et humble, dont le monde a tant besoin : on ne se sauve pas tout seul, le bonheur est un pain qui se mange ensemble. Témoignons-en à ceux qui se font illusion de trouver l’épanouissement personnel et le succès dans l’opposition. » Et le pape d’appeler les personnes âgées à être les acteurs de la « révolution de la tendresse ».

La solidarité intergénérationnelle est de plus en plus présente à la conscience des personnes

Avant le pape François, Benoît XVI avait déjà salué « l’exigence, de plus en plus présente à la conscience de nos contemporains, d’une solidarité intergénérationnelle », dans un discours devant des ambassadeurs en décembre 2011 : « celle-ci trouve son enracinement naturel dans la famille, qu’il convient de soutenir pour qu’elle continue de remplir sa mission essentielle dans la société », avait-il affirmé.

Billet spirituel

« Que les membres aient tous le souci les uns des autres »

Quand saint Paul s’exprime face aux Corinthiens au chapitre 12 verset 25b, il montre, auprès de cette communauté dont les membres sont si différents par leur statut social (propriétaires de bateaux, commerçants, ouvriers, esclaves…) que tous ont besoin les uns des autres. dans notre société passionnante autant que complexe, les personnes du 3e et du 4e âge constituent un groupe de plus en plus important. Mais elles coexistent également avec une jeunesse dont le nombre est certes moins important, mais qui rêve toujours d’accomplir différents projets. Que c’est important de voir ces générations se rencontrer et s’enrichir mutuellement !

Oui, nous avons tous besoin les uns des autres, nous avons tous besoin de prendre soin les uns des autres.

Il n’est pas rare – et je le constate avec mes confrères prêtres – qu’en France, des jeunes viennent demander à être baptisés ou confirmés. Et très souvent, c’est à la suite d’une rencontre avec une grand-mère ou une personne âgée, qui a su témoigner de sa foi par sa vie autant que par son action. nous constatons aussi à quel point les personnes âgées, notamment lors des pèlerinages à Lourdes, sont heureuses de côtoyer les jeunes avec leur fougue, leur dynamisme, leur envie de croquer la vie « à fond » comme ils le disent si bien ! Nous avons besoin les uns des autres, et c’est un enjeu sociétal essentiel. N’oublions jamais cette richesse ! Et mettons tout en œuvre pour faire de cette société, où se côtoient tant de petits groupes dans lesquels ne règne aucune unité, une belle société où règnera l’unité dans la diversité.

Pierre Manchenaud, prêtre et conseiller ecclésiastique de la CNAFC.