Un congé de naissance de 6 mois, mieux rémunéré a été annoncé par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Qu’en est-il réellement ?
De quoi s’agit-il ?
Le 22 janvier, l’Elysée a précisé le dispositif précédemment annoncé par le Président : il s’agirait de remplacer les congés parentaux jusqu’à 3 ans et rémunérés 428,71€ par mois, par un congé de 6 mois au total, qui inclurait les congés maternité ou paternité. La rémunération se ferait en fonction du salaire et n’excèderait pas 1800€ par mois.
L’Elysée précise que cette demande de congé de 6 mois correspond à la demande de 75% des parents.
Il ne s’agit en fait pas de 6 mois de congés mais de 3 mois et demi qui viennent s’ajouter aux 10 semaines (2 mois et demi) des congés maternité pour les deux premiers enfants. Pour les troisièmes enfants, le congé maternité étant de 18 semaines, il s’agit d’un congé de seulement 2 mois supplémentaires.
Une mesure impropre à relancer la politique familiale
Il ne s’agit pas d’un progrès mais d’une régression qui va permettre des économies substantielles sur le dos des familles. Selon les études de l’UNAF*, 86% des parents considèrent que le meilleur mode de garde à 6 mois, ce sont les parents. Ils ne sont évidemment pas 100% à estimer que leurs enfants sont prêts pour un mode de garde collectif à 6 mois et 1 jour !
D’après notre étude AFC-IFOP, les parents qui ont renoncé à avoir un enfant auraient, pour 48% d’entre eux, pris une décision différente s’ils avaient pu prendre un congé parental. Et pour plus de la moitié, ils auraient alors choisi un congé de 2 à 3 ans. En 2021, 56% des enfants de moins de 3 ans étaient d’ailleurs gardés par leurs parents.
Les parents qui souhaitent passer du temps avec leur enfant ou qui n’ont pas de mode de garde n’auront plus que la possibilité de démissionner aux 6 mois de leur enfant. Sans parler de tous ceux qui renonceront à avoir un enfant faute de possibilité de s’arrêter.
Il y a de fortes chances que cette mesure aggrave la baisse de la natalité. En fait de réarmement démographique, il s’agit d’un abandon en rase campagne.
Notre mouvement demande un rendez-vous des associations familiales avec l’Elysée, en urgence.
*Union Nationale des Associations Familiales