Communiqué de presse FAFC en Europe – Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées : Plus de famille est la réponse pour protéger les personnes âgées



 Traduction du Communiqué de presse du 15 juin 2020: « World Elder Abuse Awareness Day: More Family is the Answer to Prevent Elder Abuse » 
Bruxelles, 15 juin 2020
 « La promotion d’une culture favorable à la famille est la meilleure réponse pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées. Les associations familiales peuvent jouer un rôle clé dans la manière dont nous prenons soin des personnes âgées, en créant de nouvelles structures de solidarité au sein de nos communautés. Cependant, pour que les personnes âgées puissent rester dans leur famille, il est essentiel d’éliminer tous les obstacles auxquels font face les familles lorsqu’elles prennent soin de leurs membres les plus vulnérables« . C’est ce qu’a déclaré le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées. Aujourd’hui, via un message sur les réseaux sociaux, le Pape François a déclaré que « lorsque l’on ne prend pas soin des personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes« .

La crise du Covid-19 a vu une vulnérabilité accrue des personnes âgées, souvent mises de côté dans la gestion de la crise. Vincenzo Bassi poursuit : « De nombreuses personnes âgées ont été laissées seules dans des maisons de retraite, où elles n’ont pas pu avoir accès aux mêmes soins médicaux que tout autre patient. Nous rappelons aujourd’hui la nécessité de protéger leur dignité et leur vie, même et avant tout en période post-pandémique : nous devons saisir ce moment historique comme une occasion de remodeler la manière dont nous prenons soin des personnes âgées et la manière dont nous reconnaissons leur rôle précieux pour nos communautés. Le travail des familles qui prennent soin de personnes âgées a une valeur économique, même sans considération monétaire. C’est pourquoi elles devraient être récompensées de manière équitable et encouragées par des politiques appropriées« .

Dans sa dernière Résolution, la FAFCE a invité tous les décideurs européens à œuvrer en faveur de politiques favorables à la famille, dans le contexte de la crise économique et de santé publique actuelle, « en investissant efficacement dans la famille et dans son capital humain et social pour sortir de la crise et créer un nouveau point de départ pour l’Europe : des crises radicales exigent des choix historiques, et c’est le moment de repenser la manière dont nous travaillons, la manière dont nous prenons soin des personnes âgées et quelle valeur nous donnons au rôle de la famille et aux différentes structures de solidarité en Europe« .
Vendredi dernier, le 12 juin 2020, le Secrétaire Général de la FAFCE, Nicola Speranza, et la Responsable de projet, Bénédicte Colin, ont participé à la première réunion d’un groupe de travail ad hoc, établi avec la COMECE, pour préparer un document sur le soin des personnes âgées, dans le cadre des défis démographiques de l’UE, en plaçant le rôle de la famille au centre. Le membre associé de la FAFCE, Nonni 2.0, a été invité à intervenir, apportant son expertise et des témoignages inspirants. Cette première réunion a également vu la contribution active du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, avec la participation de sa Sous-Secrétaire, Gabriella Gambino, et du Représentant du Bureau pour les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées, Vittorio Scelzo. Au début de cette année, le Dicastère avait organisé un événement sur « La richesse de nombreuses années de vie« , soulignant le fait que les personnes âgées font partie intégrante de la famille.
« Nous avons trouvé très approprié l’accent mis par ce groupe de travail, déjà prévu avant la crise, sur le rôle des personnes âgées : une telle réflexion sur la manière de faire face aux défis démographiques est plus que jamais nécessaire, surtout en ce moment historique – déclare le Président de la FAFCE. Le phénomène de la maltraitance des personnes âgées est souvent ignoré et négligé, car les personnes âgées vivent aujourd’hui de plus en plus dans des situations d’isolement social. Leur marginalisation dans les maisons de retraite les rend plus vulnérables à la violence et à la maltraitance, et il leur est souvent difficile de demander de l’aide ou d’être protégées. En outre, non seulement les personnes âgées sont confrontées à des maltraitances physiques rarement signalés, mais elles souffrent avant tout de la violence mentale de la solitude, qui tue aujourd’hui plus que le Coronavirus. Pour surmonter cette solitude, la famille doit redevenir le lieu de la solidarité entre les générations« .

« Les personnes âgées doivent être valorisées comme faisant partie intégrante de la famille. Elles ne sont pas seulement des personnes vulnérables dont il faut s’occuper, mais aussi des membres actifs de nos communautés. Les grands-parents jouent un rôle crucial dans la solidarité intergénérationnelle, et contribuent souvent à alléger la responsabilité des parents dans la garde et l’éducation de leurs enfants – conclut Vincenzo Bassi. Il est crucial de reconnaître les personnes âgées comme des atouts nécessaires à la société : elles participent à la réciprocité des soins et à la solidarité entre les générations, qui sont à la base de toute communauté humaine« .

La Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées a été reconnue par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa Résolution A/RES/66/127 adoptée en 2011. Cette résolution « engage les gouvernements à garantir, selon qu’il conviendra, un environnement permettant à la famille et à la collectivité de dispenser soins et protection aux personnes vieillissantes« .
  
 La Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE) représente 26 associations locales et nationales: nous sommes la voix des familles d’une perspective catholique au niveau européen. La FAFCE détient un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et fait partie de la plateforme des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Communiqué de presse AFC – Révision de la loi de bioéthique : le  » monde d’après  » ne doit pas être celui d’avant … en pire !

La crise sanitaire à peine terminée, la révision de la loi bioéthique revient dans l’actualité sous la pression de ses promoteurs. Comme si rien ne s’était passé. Comme si en quelques semaines, nous n’avions pas pris conscience que nous ne maîtrisions pas tout et que les choix pouvaient rester inchangés. 


Nos priorités, rappelées dimanche soir par le Président de la République, sont d’abord économiques afin de faire face de manière solidaire à la crise qui commence. Elles sont ensuite sociétales afin que notre pays reste uni pour traverser cette épreuve et se relever.


Comment ne pas voir que relancer ce projet de loi est hors sujet dans le contexte actuel, incohérent par rapport à nos insuffisances dans la gestion de la pandémie, indécent au regard du délaissement des personnes âgées dans certains EHPAD ?


Notre système de santé a montré sa fragilité et sa lourdeur, en partie compensées par l’engagement exceptionnel de nos soignants. L’heure est à la priorisation et à la reconstruction de tout le système de soins, non aux aventures et aux dérives transhumanistes et onéreuses.


Des centaines de milliers de Français sont toujours opposés à ce texte qui bafoue la dignité de la personne. Il est encore temps pour l’exécutif de retirer ce projet de loi qui divise les Français, au moment où l’urgence est à la cohésion nationale et à l’effort de tous.


Avec les associations regroupées sous le label  » Marchons Enfants ! « , les Associations Familiales Catholiques ne cessent d’alerter depuis 3 ans sur les conséquences nocives d’une telle évolution législative qui cherche à importer en France un business de la procréation au mépris de tous nos principes éthiques.
Elles s’adressent aujourd’hui au Président de la République et au Premier Ministre pour demander solennellement le retrait de cette loi.

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Communiqué de presse AFC – Frais d’incidents bancaires : au-delà de l’urgence sociale, une réforme du modèle économique de la banque de détail est indispensable !

Alors que le Sénat vient de voter une proposition de loi, limitée dans son ambition, sur le sujet des frais d’incidents bancaires, l’Assemblée nationale s’apprête à faire de même ce jeudi 4 juin. Si un million de personnes fragiles ont bénéficié du plafonnement de ces frais, il est impératif de pérenniser et d’élargir ce dispositif. Au-delà de l’urgence sociale, c’est également le modèle économique de la banque de détail qu’il faut réformer !

La crise économique nous appelle à enrayer la mécanique d’appauvrissement que les frais d’incidents génèrent pour des publics beaucoup plus larges que l’on ne croit

La crise sanitaire et ses répercussions sur l’économie mettent dès à présent sous tension le budget des consommateurs. Aux chocs de revenus en raison du chômage, de la mise en activité partielle ou de la suppression des heures supplémentaires s’ajoutent les risques de basculement de nombreux ménages sous l’effet des accidents de la vie (séparations, longues maladies, etc.) Ces événements peuvent déclencher, quand l’épargne éventuelle est consommée, une spirale de frais d’incidents bancaires qui appauvrissent les ménages. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, les publics concernés sont en fait particulièrement larges. En extrapolant ces chiffres de 2018, ce ne sont pas moins de 8 millions de personnes qui payaient, chaque mois, des frais d’incidents avec les conséquences que cela emporte : privations, souffrances psychologiques. Combien seront-ils demain ?

Graphique frais bancaire

Lecture : 22% des consommateurs ayant des revenus mensuels compris entre 1500€ et 3000€ paient, chaque mois, des frais d’incidents bancaires Source : étude « Les Français et le découvert bancaire », Panorabanques, 2018

La masse des frais d’incidents est le signe que le modèle économique de la banque de détail souffre de déséquilibres structurels

Depuis 15 ans, de nombreuses études ont été menées par nos associations pour interpeller banques et pouvoirs publics. Fait notable, des syndicats de personnels bancaires ont rejoint récemment ce plaidoyer car ceux-ci sont également victimes du climat délétère que ces frais engendrent. Depuis 15 ans, engagements, lois, décrets et jurisprudences se sont sédimentés avec pour principal résultat l’illisibilité du dispositif d’ensemble, pour les consommateurs comme pour les conseillers bancaires. Sont en cause, avant tout, le manque de volonté politique des gouvernements successifs, mais aussi le poids croissant que ces frais ont pris dans le modèle économique de la banque de détail. Même si, faute de transparence de la part des banques et de la statistique publique, il est difficile d’en connaître le poids précis, ces frais ont été estimés par l’Unaf et l’Institut national de la consommation à 6.5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016. Ces frais sont devenus une source facile de revenus… et de rentabilité. En 2018, l’UFC-Que Choisir évaluait « la marge moyenne réalisée sur les incidents bancaires à environ 86 % ». Au fil des ans, c’est un système de « solidarité inversée » qui s’est mis en place : les frais d’incidents compensent les marges quasi nulles des prêts immobiliers ou d’autres services bancaires sous-facturés.

Faudrait-il tolérer ce système injuste comme un « moindre mal » censé permettre le maintien du réseau d’agences bancaires ? Faudrait-il nécessairement opposer les clients considérés par les banques comme « fragiles », donc de bonne  foi, face  aux autres  qui profiteraient indûment  d’« effets d’aubaine » ? Nous, associations de consommateurs, associations de lutte contre la pauvreté, associations représentant les personnes en situation de handicap, syndicats représentant les personnels des établissements bancaires, nous ne pouvons nous résigner à ces faux dilemmes et proposons une méthode de travail aux pouvoirs publics pour co-construire une tarification responsable des services bancaires du quotidien.

Pour une tarification responsable, apportant de vrais services aux consommateurs et une inclusion bancaire de qualité

Disons-le d’emblée, il ne s’agit pas d’interdire les frais d’incidents, mais de plafonner leur prix pour qu’ils ne génèrent pas, pour l’ensemble des clients concernés, des difficultés supplémentaires. Les pouvoirs publics doivent prendre enfin leurs responsabilités, aux côtés du secteur bancaire, pour que l’accès de chaque citoyen aux services bancaires essentiels (y compris l’accès à une agence) soit garanti.

La rente des frais d’incidents, pénalisant des consommateurs encore trop captifs et générant des incivilités en agences, n’a aucun avenir. Les banques le savent bien mais comment renoncer volontairement à cette manne ? Toutefois, les choses avancent. Comme le mentionne l’enquête tarification bancaire 2020 de la CLCV, le Crédit Agricole des Côtes d’Armor plafonne déjà les frais d’incidents à 25€ par mois pour tous les particuliers. Il faut accélérer cette tendance et, comme le rapport Pauget-Constans l’avait suggéré dès 2010, procéder au rééquilibrage progressif du modèle économique de la banque de détail, tout en simplifiant au passage le régime des frais d’incidents. Ce mouvement nécessitera du temps, de la transparence statistique et de la concertation si l’on veut que ces progrès soient durables. Nous appelons donc le Gouvernement et le Parlement à profiter du plan de relance ou des propositions de loi déposées au Parlement pour initier ce chantier ambitieux, sans cesse repoussé mais si nécessaire, pour préserver à la fois la solidité de nos banques de réseau, la qualité de l’inclusion bancaire mais aussi la cohésion sociale et territoriale.

Issue de larges consultations, la loi Lagarde avait démontré en 2010 qu’il était possible de réguler le crédit renouvelable, réduire le fléau du surendettement, tout en limitant les impacts pour les acteurs économiques. Tout le monde s’en félicite aujourd’hui. Sachons réitérer cette réussite française !

Signataires :

– Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf)
– Alain Bazot, président de l’UFC Que Choisir
– Jean-Yves Mano, président de la CLCV
– David Rousset, secrétaire général de l’Association Force OuvrièreConsommateurs (AFOC)
– Aminata Koné, présidente de la Confédération Syndicale des Familles (CSF)
– Pascale Morinière, présidente de la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC)
– Hubert Trapet, président d’Emmaüs France
– Véronique Fayet, présidente du Secours catholique
– Alain Rochon, président d’APF France handicap
– Valérie Lefebvre Haussmann, secrétaire générale de la Fédération Banques et Assurances de la CGT

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