Bioéthique : injustices pour tous !

e projet de loi Bioéthique qui va être examiné par le Sénat dès la rentrée de janvier ne concerne pas seulement quelques-uns. 

Il prépare de graves injustices, pour tous :

•Injustices pour les plus fragiles : avec la généralisation de l’eugénisme prénatal, les personnes atteintes de handicaps ou de maladies génétiques se sentent de plus en plus « de trop » car « si on avait su » elles ne seraient pas nées.

•Injustices pour les soignants : avec la PMA pour femmes célibataires, la médecine est détournée de sa mission qui est de soigner et guérir, et soumise à des intérêts individuels, comme si le médecin était un simple prestataire de service.

•Injustices pour les enfants : avec la PMA sans père, le rôle essentiel des hommes pour l’éducation, l’équilibre et l’épanouissement de leurs enfants, est purement et simplement nié.

•Injustices pour les femmes : avec la promotion de l’autoconservation ovocytaire et le risque d’engrenage vers le système des mères porteuses, la maternité est artificialisée, puis dévalorisée, considérée comme un marché.

•Injustices pour la dignité humaine : avec l’abandon des interdits fondamentaux de créer des embryons transgéniques et des embryons chimères (animal-humain), la loi joue avec la nature même de l’être humain.

Nous avons fait part aux sénateurs de nos demandes prioritaires lors d’une audition début décembre : stopper la dérégulation de l’accès aux techniques artificielles de procréation humaine, refuser tout « droit à l’enfant » sans père, enrayer l’instrumentalisation de l’embryon humain et l’intensification de la sélection anténatale. Certes, nous avons été écoutés, mais nous devons absolument être entendus pour éviter toute aggravation par amendements…

Ces injustices, nous nous y opposerons toujours : ce que nous voulons, c’est une bioéthique qui protège l’être humain.

Source Alliance Vita

Retrouvez ici les fiches argumentaires pour répondre aux questions que pose le projet de loi bioéthique, notamment sur la PMA sans père

Avec ces fiches, vous pourrez répondre à  :

  • « tout le monde a droit à un enfant ! Si c’est possible, pourquoi les femmes célibataires n’auraient pas le droit d’avoir des enfants ? »
  • « Les gens qui sont contre cette loi sont homophobes »
  • « Ce n’est pas possible de créer des embryons animaux-humains ! »
  • « Beaucoup d’enfants ne connaissent pas leur père et ils s’en portent bien »
  • « Tant mieux si on peut sélectionner des enfants qui n’ont pas de maladies »
  • « La loi est passée, cela ne sert plus à rien ! »
  • « Cette loi n’enlève rien à personne, mais elle ouvre de nouveaux droits pour les femmes »
  • « la recherche sur l’embryon permet de trouver de nouveaux traitements pour les maladies »

Cliquez sur ce lien :

https://oxi90.com/OSZEPXF15/Fiches%20argumentaires.pdf

Lettre d’opposition à la PMA pour toutes envoyée par un adhérent à tous les députés du Rhône

Le 11 novembre 2019

Monsieur le député,

Nous vous écrivons au sujet de la loi de bioéthique qui consacre « la PMA pour toutes ». L’objectif de ce courrier est de vous témoigner de notre profonde inquiétude et de vous interpeller sur la responsabilité morale qui est la votre.

Nous retenons deux arguments forts à l’encontre de cette loi.

Tout d’abord pouvez-vous nous dire pour quelle maladie souhaitez-vous que la prise en charge soit déremboursée? En effet les moyens de la sécurité sociale étant limités, pour permettre aux personnes de satisfaire leur désir d’enfant, aussi légitime soit-il, il faudra bien financer «la PMA pour toutes» au détriment de l’assistance médicale aux personnes fragilisées par la maladie ou le handicap. Nous pouvons aussi imaginer de réduire encore le nombre de lits aux urgences et ailleurs ou de pressuriser un peu plus le corps médical et paramédical. Nous passons donc d’un système de solidarité à l’attention des personnes en situation de fragilité (maladie, handicap), à un système qui finance des techniques au service de désirs individuels indépendamment de tout problème de santé. Par contre, nous ne sommes pas dupes que la cause homosexuelle est instrumentalisée pour justifier la consécration de ce juteux marché de la procréation qui sera en outre financé par nos impôts. Vous savez aussi que ce mode de financement par la collectivité tente de masquer, au nom d’une fausse solidarité, l’épineux problème de la marchandisation du corps humain.

Nous ne croyons pas davantage au fait que cette loi réponde à un besoin sociétal important, piloté par une opinion de plus en plus favorable. En effet, l’opinion générale est souvent sans discernement, versatile et arbitraire, qui plus est, manipulée par le martelage médiatique et l’artifice des sondages. Nous pensons, monsieur le député que vous avez une responsabilité très lourde qui dépasse le cadre de cette loi. Voter favorablement pour cette loi, c’est valider un eugénisme qui n’en porte pas encore le nom. Le père de la première PMA, Jacques Testard, explique bien que toute PMA passe par une sélection embryonnaire. Toute acte de sélection est donc une forme d’eugénisme. Voulons-nous d’un monde tel que le film « bienvenue à Gattaca » ? Certes le diagnostic pré-implantatoire systématique a été retiré pour le moment de la loi. Mais pouvons-nous penser une seconde que les personnes qui devront utiliser des gamètes le feront sans aucun critère de sélection ? Croyez-vous que les personnes qui ont accès à ces techniques n’utiliseront pas tous les recours possibles pour avoir préférentiellement un enfant de tel sexe, de tel couleur de peau etc ? Les industriels de la procréation savent très bien les profits qu’ils peuvent tirer de ces techniques de sélection. Ils n’attendent que votre vote pour faire sauter les lois qui les empêchent d’atteindre leurs objectifs marchands. Donc si vous votez en faveur de cette loi, vous vous engagez en faveur de l’eugénisme, quelques soient les critères de « bonne conscience » invoqués par les défenseurs du projet de loi.

Nous avons certes tous une part de responsabilité dans ce paradigme du « meilleur des mondes » décrit par Aldous Huxley, qui s’ouvre devant nous : notre indifférence, notre manque de discernement, notre manque d’investissement et de lutte politique au profit de lobbies qui servent des intérêts privés et demain pour certains d’entre nous l’utilisation aveugle de ces techniques de procréation.

Néanmoins votre vote est plus qu’un vote politique, qui représenterait un choix sociétal. Votre vote sera un vote de conscience qui engagera durablement votre responsabilité morale personnelle. En effet, un vote, avant de servir certains intérêts, doit servir le bien commun. Or le bien commun le plus précieux, c’est notre dignité de personne qui inclut notre vulnérabilité. Madame Geneviève de Gaulle-Anthonioz l’a compris dans les camps de la mort et en a fait son combat toute sa vie, notamment en servant la cause d’ATD Quart Monde.

Voter pour l’eugénisme c’est croire que bricoler l’embryon améliorera notre humanité. Nous pensons au contraire que la recherche et la médecine peuvent se faire en respectant l’embryon, qui est une personne en devenir à part entière. Améliorons la santé des personnes certes mais telle que la « nature » nous les offrent, avec leurs tares, leurs défauts, leur maladie, leur imperfection. C’est la garantie, exigeante mais vraie, que toute personne sera acceptée telle qu’elle est et non telle que nous la désirerions. Il y a là un verrou anthropologique, humaniste à ne pas briser. Vous avez aujourd’hui cette responsabilité.

Par exemple, nous avons deux enfants souffrant d’autisme. Nous attendons que la société nous aide à les accompagner, et non pas que la société les considère comme des ratés.

Pensons au procès de Nuremberg qui a opposé pour la première fois à des personnes morales, revendiquant leur obéissance à des injonctions sociétales, le principe d’objection de conscience et de responsabilité morale. Peut-on imaginer que l’histoire jugera cette loi et ceux qu’ils l’ont votée responsables d’une nouvelle forme de marchandisation du corps humain, servitude post-moderne aux technologies du vivant ? Cet argument vous paraîtra peut-être abusif. Pourtant il est très actuel si nous regardons comment notre époque condamne le commerce triangulaire, considéré maintenant comme crime contre l’humanité. Comme nous devons porter collectivement la mémoire d’une France responsable de la traite négrière, nos enfants, petits-enfants ou autres descendants issus d’une généalogie impossible devront assumer les conséquences de cette loi.

En vous remerciant pour l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier, nous vous prions d’accepter, monsieur le député, nos salutations respectueuses.

Lettre de la présidente de la Fédération des AFC du Rhône et du président de l’AFC Villefranche-Beaujolais à Cyrille Isaac-Sibille, député du Rhône

 Le 14/10/19 

Monsieur le Député,

Suite à notre rencontre de lundi 7 octobre, nous tenons vraiment à vous remercier de votre accueil et du temps que vous nous avez consacré. Entretien très ouvert et captivant.

Nous résumons et commentons, car des contradictions nous laissent espérer que votre réflexion n’est pas totalement achevée.

En filigrane : les enfants qui sont le maillon faible ; ils ont des droits, eux aussi.

Merci de nous lire patiemment.

Nous avons noté vos positions suivantes :

– accord pour la PMA pour couples de femmes,

– l’absence de père n’est pas un obstacle

– opposition à l’ouverture aux femmes seules (démarche trop individualiste et précarité fréquente)

– attachement au couple parental, hétéro ou homo

– opposition à la GPA

– opposition à la marchandisation des gamètes et du corps

– grande méfiance à l’égard de toute manipulation du génome, mais le temps manquait pour développer

– refus de l’eugénisme

– paradoxalement, nous n’avons pas eu le temps d’échanger sur le remboursement par l’assurance « maladie », ni sur les risques médicaux de la PMA

– favorable à un grand plan de recherche sur l’infertilité

Sur beaucoup de ces points, nos avis se rejoignent. Mais…

Mais nous sommes convaincus que toutes ces mesures s’emboitent comme des poupées russes : accepter la première imposera toutes les autres.

Vous nous dites : « la PMA est le prolongement logique du mariage pour tous ». Oui : c’était l’un des motifs de notre rejet de cette loi. Première illustration de cet enchaînement.

Aujourd’hui, vous prédisez que cette PMA sans restriction sera suivie d’une demande de GPA par soucis d’égalité.

Alors : pouvez-vous fermer les yeux ?

La pénurie de gamètes imposera une rémunération des donneurs. C’est le cas partout.

Se voiler la face encore ?

La sélection des embryons est associée à la PMA et à la GPA (DPI). Comment la distinguer de l’eugénisme ? Imaginez les commentaires ensuite… Ce sera lourd à assumer.

Sur l’importance du père, vous voulez vous élever au dessus des idées préconçues. Démarche très respectable. Vous faites alors référence aux nombreuses études anthropologiques mondiales, qui ont observé « à peu près tout ».

Prudence toutefois : tout ce qui existe de par notre planète est-il transposable en France ? Des coutumes anciennes ou de peuplades lointaines s’intègrent à une autre culture, qui a sa propre cohérence. On ne peut y choisir à son gré un élément isolé sans perdre cette cohérence et risquer l’absurde. Par exemple : polygamie, lapidation des homosexuels, amputation des voleurs,… Ainsi, affirmer que « un enfant n’a pas besoin de père » est contraire à notre culture et à bien des études scientifiques de valeur.

Est-il bien sérieux de balayer cet acquis en quelques semaines d’audition ? Peut-on aussi rappeler avec insistance que les contributions des états généraux de la bioéthique et trois enquêtes IFOP (1) en un an ont constamment souligné que nos concitoyens tiennent à la présence du père.

Prise en compte ? ? ? Vous faites référence à la foi en Dieu qui nous a créés libres et entièrement responsables. Oui. Nous souscrivons.

Mais il a aussi laissé quelques commandements : « aimez-vous les uns les autres » ou « ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse ». De l’avis unanime,… c’est très difficile à bien décliner et nous avons une exigence de discernement.

Peut-on alors s’autoriser n’importe quelle fantaisie ou renoncement ? Nous comprenons parfaitement le désir d’enfant. Nous y sommes très sensibles car… concernés aussi dans nos familles. Mais nous prédisons tout de même que, en fermant les yeux sur les conséquences de cette loi, les députés avaliseront de facto la souffrance de la plupart de ces enfants, l’esclavage de la GPA, la marchandisation du corps, la sélection eugénique.

Et, après les auditions et leur vote, ils ne pourront pas dire que c’est arrivé « à l’insu de leur plein gré » !

Nous sommes conscients que leurs responsabilités vont être tout à fait exceptionnelles, car le projet touche au cœur de notre Humanité.

Quant à nous, nous soutiendrons leur courage devant les générations futures.

Nous vous assurons de notre plus profond respect pour votre fonction et les responsabilités que vous portez.

Sur la table : notre détermination.

L’inconnue : votre conscience.

Merci Monsieur le Député.

Noyale Girard Présidente de la Fédération AFC du Rhône

Christian Gravier Président AFC Villefranche-Beaujolais

(1)15 juin 2018, 12 juin 2019, 26 septembre 2019