GUIDE FAMILIAL DES FUNERAILLES CATHOLIQUES

Lorsque qu’un décès survient au sein d’une famille, qu’il soit prévisible ou brutal, tous ses membres sont pris dans un tourbillon…

Les proches du défunt vivent des sentiments variés : tristesse de la perte d’un être cher, apaisement s’il avait beaucoup souffert, joie lorsque les bons souvenirs remontent ou, parfois, colère. À cela s’ajoute une liste de choses à faire pour organiser le mieux possible le dernier à-Dieu au défunt. Sentant la fin de leur vie approcher certaines personnes auront déjà émis des souhaits ou pris des dispositions. S’ils ont été communiqués, la tâche n’en sera que plus aisée. Mais quand le décès est soudain, les proches peuvent se sentir démunis devant l’ampleur des décisions à prendre et des formalités à accomplir.

Des funérailles catholiques posent autant de questions matérielles que de questions morales

Qui peut transporter un défunt ? Dans quelles conditions peut-on maintenir le corps du défunt à domicile ? Comment annoncer un décès à un enfant ? Que pense l’Église catholique de la crémation ? Quelles sont les cinq étapes du deuil ? Des prestations payantes dont on peut se passer aux volontés du défunt pour la célébration religieuse, en passant par les obligations légales ou les condoléances : anticiper permet de vivre les jours qui suivent le décès de la personne avec sérénité.

Les AFC proposent un guide pour aider la préparation d’obsèques

C’est pourquoi la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques à la fois association familiale et association de consommateurs, s’inspirant de l’enseignement social de l’Église, propose ce livret pour aider les familles à vivre ce passage de la vie à la mort, dans l’espérance de la Résurrection, le plus sereinement possible.

La vieillesse : ce qu’en dit la Doctrine sociale de l’Église

Loin d’être seulement les bénéficiaires de la solidarité intergénérationnelle, les personnes âgées en sont aussi les actrices.

Les “anciens” ont une mission particulière

« Solidarité intergénérationnelle » : l’une des réalités qui se cachent derrière ce terme un peu galvaudé est celle de la mission particulière des anciens auprès des générations suivantes. Un thème cher au pape François, qui a instauré la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021, juste après la pandémie du Covid : « Quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela », leur a-t-il donc lancé à l’occasion de la première édition, le 25 juillet 2021 : « Car il n’y a pas un âge de retraite pour la mission d’annoncer l’Évangile, de transmettre les traditions aux petits- enfants. Il faut se mettre en chemin et, surtout, sortir de soi pour entreprendre quelque chose de nouveau. […] Il y a donc une vocation renouvelée pour toi aussi à un moment crucial de l’histoire. »

Le pape François a particulièrement à cœur de les appeler à la mission !

Le pape n’ignore pas les difficultés de cet âge qui est aussi le sien : « Tu te demanderas : comment est-ce possible ? Mon énergie s’épuise petit à petit et je ne crois pas pouvoir faire grand-chose. Comment puis-je commencer à me comporter différemment lorsque l’habitude est devenue la règle de mon existence ? Comment puis-je me consacrer à ceux qui sont plus pauvres alors que j’ai déjà tant de soucis pour ma famille ? Comment puis-je élargir mes horizons quand je ne parviens même plus à quitter ma résidence ? » Mais il leur répond par l’exemple de Nicodème, qui « a posé une question similaire à Jésus lui-même lorsqu’il lui a demandé : “Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?” (Jn 3, 4). Cela est possible, répond le Seigneur, en ouvrant son cœur à l’action de l’Esprit Saint qui souffle où il veut. »

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15)

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15), a encore fait valoir le pape l’année suivante, citant le psaume 92, bien que « les sociétés les plus développées dépensent beaucoup pour cet âge de la vie, mais elles n’aident pas à l’interpréter, offrant des plans d’assistance, mais pas des projets de vie ». Pourtant, « un des fruits que nous sommes appelés à porter est celui de prendre soin du monde » : « Beaucoup d’entre nous ont mûri une conscience sage et humble, dont le monde a tant besoin : on ne se sauve pas tout seul, le bonheur est un pain qui se mange ensemble. Témoignons-en à ceux qui se font illusion de trouver l’épanouissement personnel et le succès dans l’opposition. » Et le pape d’appeler les personnes âgées à être les acteurs de la « révolution de la tendresse ».

La solidarité intergénérationnelle est de plus en plus présente à la conscience des personnes

Avant le pape François, Benoît XVI avait déjà salué « l’exigence, de plus en plus présente à la conscience de nos contemporains, d’une solidarité intergénérationnelle », dans un discours devant des ambassadeurs en décembre 2011 : « celle-ci trouve son enracinement naturel dans la famille, qu’il convient de soutenir pour qu’elle continue de remplir sa mission essentielle dans la société », avait-il affirmé.

Billet spirituel

« Que les membres aient tous le souci les uns des autres »

Quand saint Paul s’exprime face aux Corinthiens au chapitre 12 verset 25b, il montre, auprès de cette communauté dont les membres sont si différents par leur statut social (propriétaires de bateaux, commerçants, ouvriers, esclaves…) que tous ont besoin les uns des autres. dans notre société passionnante autant que complexe, les personnes du 3e et du 4e âge constituent un groupe de plus en plus important. Mais elles coexistent également avec une jeunesse dont le nombre est certes moins important, mais qui rêve toujours d’accomplir différents projets. Que c’est important de voir ces générations se rencontrer et s’enrichir mutuellement !

Oui, nous avons tous besoin les uns des autres, nous avons tous besoin de prendre soin les uns des autres.

Il n’est pas rare – et je le constate avec mes confrères prêtres – qu’en France, des jeunes viennent demander à être baptisés ou confirmés. Et très souvent, c’est à la suite d’une rencontre avec une grand-mère ou une personne âgée, qui a su témoigner de sa foi par sa vie autant que par son action. nous constatons aussi à quel point les personnes âgées, notamment lors des pèlerinages à Lourdes, sont heureuses de côtoyer les jeunes avec leur fougue, leur dynamisme, leur envie de croquer la vie « à fond » comme ils le disent si bien ! Nous avons besoin les uns des autres, et c’est un enjeu sociétal essentiel. N’oublions jamais cette richesse ! Et mettons tout en œuvre pour faire de cette société, où se côtoient tant de petits groupes dans lesquels ne règne aucune unité, une belle société où règnera l’unité dans la diversité.

Pierre Manchenaud, prêtre et conseiller ecclésiastique de la CNAFC.