(ARTICLE CNAFC) DISCERNER POUR VOTER EN CONSCIENCE.

Comment faire son choix entre des candidats à nos yeux imparfaits ? Sur quels critères les catholiques doivent-ils fonder leur décision ? Entretien.

Qui sont-ils ?

  • Fabrice Hadjadj est écrivain et philosophe, directeur de l’institut Philanthropos en suisse
  • Le Père Marc Lambret est prêtre du diocèse de Paris et aumônier des parlementaires depuis 2018

Voter est-il si important pour un chrétien dont l’espérance est celle de la vie éternelle ?

Père Marc Lambret – Les chrétiens savent que leur responsabilité pour ce monde vient aussi de leur élection au Royaume qui n’est pas de ce monde. Voter, c’est pour tout être humain une responsabilité à l’égard de tous, mais celle-ci est d’autant plus pressante et grave pour les chrétiens que la charité les presse, et qu’ils sont la lumière du monde par leur baptême. Cet apport qu’ils sont censés fournir à leurs contemporains, personne ne pourra le remplacer. Donc, s’ils manquent à leur devoir, si le sel s’affadit, qu’est-ce qui pourra saler ?

Fabrice Hadjadj – Je voudrais d’abord rappeler que la vie politique  comprend beaucoup d’autres dimensions que l’élection  présidentielle, à commencer par l’exercice de notre métier, ou nos engagements locaux ou associatifs. Je crains toujours que la  présidentielle ne confisque les énergies politiques au profit d’un  grand spectacle d’intronisation et de décapitation successives. En commençant sa vie politique par le bas, le chrétien se souvient que ce qui le commande dans l’action est l’amour du prochain.  Deuxièmement, je rejoins le P. Lambret : être tourné vers le Père Éternel, c’est être tourné vers Celui qui est le créateur de ce monde temporel et donc être confirmé, par la foi en sa Providence, qu’il est bon pour moi d’être né Français et de participer à la vie française au XXIe siècle. Le chrétien, parce qu’il sait que la politique n’est pas tout, a une attitude qui ne pourra jamais le tourner vers des formes totalitaires ou fascisantes. Cette juste distance n’est pas un dédain ou un mépris, mais lui permet d’être suffisamment dégagé pour opérer un discernement.

« En commençant sa vie politique par le bas, le chrétien se souvient que ce qui le commande dans l’action est l’amour du prochain. » Fabrice Hadjadj

Le président ou la présidente de la République peut-il (elle) être un homme ou une femme providentiel(le) ? Quelles attentes faut-il placer en lui (ou elle) ?

Père M. L. – Toutes les époques et toutes les sociétés ont cette tentation de déifier le roi, le chef. Dans notre histoire politique récente, celle-ci a été relayée par le fait que, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, nous avons eu des statures historiques comme le général de Gaulle ou François Mitterrand. Il ne faut pas s’étonner si l’éloignement de ces périodes extraordinaires nous prive de rôles  extraordinaires. Mais ce qui me paraît essentiel, concernant notre regard sur l’élection présidentielle, c’est surtout l’affaiblissement d’une grande part des structures institutionnelles, y compris des partis politiques. Voilà pourquoi cette tentation est à la fois plus pressante, plus hystérique et plus désespérée que jamais. Il est donc important de désillusionner nos contemporains.

F.H. – Je trouve très pertinent ce rapport de proportion inverse entre l’affaiblissement institutionnel et le désir d’un homme qui incarne toutes les dimensions du pouvoir. Mais aujourd’hui, les grands enjeux sont des enjeux écologiques, planétaires : dès lors, la dimension historique, nationale, tend à s’affaiblir. On risque de ne même plus rechercher un homme providentiel, mais de se confier, avec la faiblesse des institutions politiques, à des experts, ou même à des systèmes experts et à des algorithmes. Au moins, l’homme providentiel nous présente encore une forme d’incarnation du pouvoir et une figure humaine de responsabilité. D’autre part, la Bible ne cesse de nous parler à la fois de libérateurs – Abraham, Moïse, chacun des Juges… – mais aussi de liberté. On attend un libérateur, mais si l’on se focalise sur lui, celui-ci peut tout d’un coup devenir un dictateur, avec notre consentement. Le Christ, le libérateur par excellence, à un moment, abdique, s’efface. C’est ça la Pentecôte ! C’est le passage de la libération, comme acte passif, à la liberté comme exercice de ma responsabilité. Je ne suis pas l’ennemi de tout libérateur, mais si on se focalise sur la figure du libérateur, on perd sa liberté et sa responsabilité.

Père M. L. – Le risque du passage du prétendu libérateur au despote est réel, si bien qu’avant de voter il faut évaluer le rapport des candidats aux institutions, dont le président est le garant selon la Constitution. La question de la confiance qu’on peut faire aux  candidats pour ce qui est de respecter celles-ci et de les défendre est capitale.

Aucun candidat ne propose un programme qui soit en adéquation parfaite avec l’Évangile et la foi catholique. Peut-on voter pour un moindre mal ?

Père M. L. – Ne cédons pas à la facilité de dire : « Ils sont tous mauvais ! » Certes, ils sont tous mauvais, mais Dieu seul est bon ! Pour répondre à cette question, je vais citer le cardinal Vingt-Trois dans le document publié par les évêques de France en 2011 : « Nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l’impossibilité de conscience et ce qui relève d’un choix encore acceptable, même s’il ne correspond pas totalement à nos convictions, parce que, alors, un bien, même modeste, reste réalisable ou peut être sauvegardé, en tout cas davantage que dans d’autres hypothèses. » Bien sûr, il y a des principes qui doivent être tenus très fermement, à l’aune  desquels certains candidats peuvent se trouver en opposition avec notre foi. Mais pour pouvoir agir, il faut donc soigneusement travailler avant de conclure dans un sens ou dans l’autre. Attention à ne pas habiller un moment d’émotion ou un premier penchant d’une déclaration de principe sur tel ou tel candidat : « celui-là est  insupportable, je le raye ». Nous risquerions d’avaler le chameau en ayant filtré le moucheron. Dès lors, il nous reste à faire une pondération entre les possibles, en nous fiant à des sources institutionnelles et non à des propos de café du commerce.

F. H. – L’ordre de la cité temporelle n’est jamais celui d’une lumière sans ombre et du bien sans tache. Il est normal qu’on soit dans un domaine de pénombre. Le domaine de la politique n’est pas celui des mathématiques, il n’y a pas de propositions univoques, avec des possibilités de déductions, comme on le ferait d’un théorème. On est livré à des situations multifactorielles, dans un domaine où l’on ne maîtrise pas les conséquences, puisqu’elles sont liées à une société multiple et libre et à la contingence propre de l’avenir. Il y a un moment où on fait un choix, de l’ordre de la responsabilité personnelle.

« Attention à ne pas habiller un moment d’émotion ou un premier penchant d’une déclaration de principe sur tel ou tel candidat. Nous risquerions d’avaler le chameau en ayant filtré le moucheron. » Père Marc Lambret

Y a-t-il des critères qui soient prioritaires sur les autres ?

F. H. – C’est la question de l’ordre des biens : est-ce que la défense de la vie l’emporte sur la répartition des richesses ? Imaginons que quelqu’un veuille donner moins aux pauvres et plus aux riches et qu’en même temps il soit contre l’avortement et le mariage pour tous : la réponse n’est pas si claire que ça, et elle appartient à chacun, en conscience. En Italie, le mouvement Communion et Libération donne une consigne de vote à ses membres, sur le seul critère de la liberté de l’Église. Ce à quoi doit veiller le chrétien, c’est qu’il ait la possibilité de défendre la vie, de s’occuper des pauvres, d’enseigner, d’annoncer la Bonne Nouvelle. On peut imaginer un pouvoir qui distribuerait parfaitement les richesses mais qui interdirait tout culte : le chrétien devrait s’y opposer.

M.L. – Le critère principal de la liberté religieuse est une donnée de toujours et partout, même si elle nous échappe en France avec notre tradition laïque. Pourtant, nous n’avons pas du tout à renoncer à ce critère mais à le renforcer. Il porte en lui la question de la liberté de conscience, que Vatican II a reconnue comme un bien de droit divin. Celle-ci ne mène ni au libertarisme ni au libéralisme, mais au respect des droits de chacun, de la personne humaine et de la conscience de chacun. Ce respect est éclairé par le sens de la liberté de l’Église. Voilà le critère principal.

F. H. – Ce critère est doublé par la liberté de l’Église à prêcher la vérité pour que ces personnes puissent librement y avoir accès. Derrière ce critère de liberté, il y a aussi le droit et le devoir à l’enseignement, à l’éducation, et – pour le chrétien – à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

M.L. – Bien sûr, reconnaître la liberté de conscience, c’est aussi reconnaître que toute conscience humaine est faite pour la vérité. L’Église est Mater et Magistra, et son sens de la vérité est un service qu’elle doit à tous.

Comment former sa conscience pour faire un choix libre et responsable ?

F. H. – On pourrait penser que le mieux informé est celui qui a suivi tous les débats, qui sait à quoi s’en tenir. Mais ceux-ci sont souvent faits pour qu’il y ait un triomphateur plutôt que pour que des idées soient pesées et développées. Le chrétien sera toujours un très bon politique quand il fera son devoir d’état. C’est là, de proche en  proche, que se joue notre être politique. J’écoute très peu les gens débattre, je lis peu les journaux. Si on ne veut pas que ce soit simplement un spectacle, il faut d’abord être au courant des sujets qui sont en jeu, pas de ce qu’en disent les candidats.

M.L. – Je suis tellement d’accord avec vous que je n’ai pas pensé une seconde à citer les débats ou les professions de foi des candidats pour former la conscience ! Ma recommandation est extrêmement pratique : il faut s’intéresser aux informations et aux discours qui sont repérables, signés et sourcés. Ne vous contentez pas des idées qui traînent. Nous sommes dans une époque de l’image et de l’émotion, ce qui est très ruineux pour la formation éclairée du jugement.

Discerner pour voter en conscience (afc-france.org)

WEEK-END AFC JEUNES (JUILLET)

5, 6 & 7 juillet

Tu aimes les crêpes et la joie de vivre ? Alors, pour bien commencer les vacances, pars à la découverte de la culture bretonne à Sainte-Anne-d’Auray dans une ambiance « so Breizh ».

Au programme : rando à travers le patrimoine bâti, conférences sur les enjeux de la transmission, le patrimoine et l’architecture bretonne,  soirée bretonne et ambiance Fest-Noz au rendez-vous !

Rejoins les jeunes de ton âge pour ce nouveau Week-end AFC jeunes dans le Morbihan du 5 au 7 juillet prochain. Attention places limitées pour une ambiance archi conviviale.

N’oublie pas ta brosse à dent, ton sac de couchage, des chaussures de marche et pourquoi pas un vêtement de pluie et ta crème solaire dans ton sac à dos parce que derrière le nuage, il y a toujours du soleil en Bretagne ! et surtout ton instrument de musique, ta jolie voix et tout ton cœur pour animer la messe du dimanche matin. On compte sur toi et on t’attend ! A très vite avec AFC jeunes »

Programme :

Vendredi 5 juillet

A partir de 13h30 : Accueil et installation 
Conférence d’accueil : présentation des AFC

Jeu de piste

Dîner de crêpes

Conférence avec Amaury Gomart sur son expérience de restauration du patrimoine avec ARCADE

Samedi 6 juillet

Marche
– Visite de la Chartreuse

– Champ des Martyrs

– Déjeuner pique-nique

– Monument au comte de Chambord

– Visite de Sainte Anne d’Auray

Messe en fin journée à la Basilique de Sainte Anne d’Auray

Retour vers le logement

Dîner – barbecue – soirée détente

Dimanche 7 juillet

Enseignement : « Pour que les générations à venir le connaissent » par l’abbé Jean-Marie Surel, directeur du foyer Jean-Paul II (en attente de confirmation).
Messe

Déjeuner

14h: Départ

INSCRIPTION: Week-end afc jeunes juillet 2024 (helloasso.com)

RECHERCHE DE TEMOIGNAGES POUR LA PUBLICATION D’UN LIVRE, SUR LA FAMILLE, PREPARE PAR LA CNAFC.

Nous sommes à la recherche de témoignages et d’histoires familiales courtes pour illustrer notre propos. Elles seront bien sûr strictement anonymisées.

Voici les thèmes pour lesquels nous souhaiterions des témoignages :

  • Le couple : se rencontrer, se choisir, s’engager. Durer ensemble, les difficultés surmontées, les échecs
  • Les enfants : la famille s’agrandit, quels freins pour en accueillir un de plus ? la fratrie, l’enfant non désiré, l’enfant porteur de handicap, la joie en famille
  • L’éducation : quels défis nouveaux aujourd’hui ?
  • Conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle, quels écueils, quels choix ? Quels modes de garde idéaux,
  • La solidarité entre les générations, aider ses parents vieillissants, écueils et joies
  • Les questions économiques, le travail, les aides aux familles
  • La famille : et si c’était à refaire ? quelles inquiétudes pour les enfants ? souvenirs de bons moments, famille rêvée, famille réelle, les fêtes de famille….

Vous souhaitez nous partager votre contribution ? Écrivez-nous à l’adresse communication@afc-france.org

ARTICLE CNAFC : « LES FAMILLES SONT APPELEES A S’ENGAGER ».

La Doctrine Sociale de l’Eglise encourage fortement les familles à s’engager dans le domaine de la politique familiale. Explications.

Les familles sont en droit d’attendre de l’Etat reconnaissance et soutien. Mais elles doivent elles-mêmes se reconnaître protagonistes de la politique familiale.

Le rôle de l’État

« La première contribution d’un État à l’ensemble de la société consiste dans la reconnaissance de la famille, en tant que société antérieure à tout groupement humain, et en tant que base de tous les groupements sociaux. Les pouvoirs publics doivent y reconnaître le rôle primordial et irremplaçable de la famille dans la société. » dans l’encyclique Familiaris Consortio (§44), Jean-Paul II soulignait ainsi la
responsabilité des États dans le soutien des familles et la reconnaissance de leur rôle irremplaçable.

Le rôle des familles

Toutefois, il en va aussi de la responsabilité des familles d’œuvrer pour être reconnues et protégées par les pouvoirs publics. L’Église le rappelle à plusieurs reprises, notamment dans l’encyclique que nous venons de citer. Celle-ci appelle les familles à exercer ce rôle social sous la forme d’une intervention politique : « ce sont les familles qui en premier lieu doivent faire en sorte que les lois et les institutions de l’État non seulement s’abstiennent de blesser les droits et les devoirs de la famille, mais encore les soutiennent et les protègent positivement. Il faut à cet égard que les familles aient une conscience toujours plus vive d’être les “protagonistes” de ce qu’on appelle “la politique familiale” et qu’elles assument la responsabilité de transformer la société ; dans le cas contraire, elles seront les premières victimes des maux qu’elles se sont contentées de constater avec indifférence. » (§110)

Créer des associations familiales

À cette fin, « l’associationnisme familial doit être renforcé », affirme le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église (§247) : « Les familles ont le droit de créer des associations avec d’autres familles et institutions, afin de remplir le rôle propre de la famille de façon appropriée et efficiente, et pour protéger les droits, promouvoir le bien et représenter les intérêts de la famille. »

À l’État de reconnaître leur légitimité à agir sur les politiques qui les concernent, poursuit le Compendium : « Au plan économique, social, juridique et culturel, le rôle légitime des familles et des associations familiales doit être reconnu dans l’élaboration et le développement des programmes qui ont une répercussion sur la vie familiale. »

La responsabilité des laïcs chrétiens

Cette responsabilité des laïcs chrétiens en politique trouve un écho dans le texte conciliaire Gaudium et Spes, qui les appelait à « remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l’esprit de l’Évangile » (§43.1).

« Lorsqu’ils agissent, soit individuellement, soit collectivement, comme citoyens du monde, ils auront donc à cœur, non seulement de respecter les lois propres à chaque discipline, mais d’y acquérir une véritable compétence. Ils aimeront collaborer avec ceux qui poursuivent les mêmes objectifs qu’eux. conscients des exigences de leur foi et nourris de sa force, qu’ils n’hésitent pas, au moment opportun, à prendre de nouvelles initiatives et à en assurer la réalisation. c’est à leur conscience, préalablement formée, qu’il revient d’inscrire la loi divine dans la cité terrestre. » (43,2)

S’engager dans la politique familiale

Le premier pas pour les familles est d’adhérer aux Associations Familiales Catholiques, qui visent à aider, promouvoir et représenter les familles. En effet, une famille adhérente apporte des voix aux AFC (chaque voix compte), qui gagnent alors du poids pour vous représenter dans différentes instances.

FIN DE VIE ? QUE PREVOIT LE PROJET DE LOI ?

Le projet de loi Fin de vie est à la fois le modèle de l’Oregon (suicide assisté) et le modèle belge (euthanasie) mais en évitant les mots euthanasie et suicide pour ne parler que « d’aide à mourir ».

Il ne s’agit pas « d’aider à mourir » mais de « faire mourir ».

A qui s’adresse l’aide à mourir ?

« L’aide à mourir » s’adresse :

  • aux personnes majeures,
  • de nationalité française ou résidant de façon stable et régulière en France ,
  • atteintes d’une affection grave et incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme dans le projet initial mais, désormais, une affection en phase avancée ou terminale, sans que le pronostic vital soit engagé.
  • Présentant une souffrance physique, accompagnée éventuellement d’une souffrance psychologique liée à cette affection, qui est soit réfractaire aux traitements, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas de traitement ou a choisi d’arrêter d’en recevoir,
  • aptes à manifester leur volonté de façon libre et éclairée.

La loi inclut un soutien aux soins palliatifs mais sans chiffrage précis et avec un droit opposable à l’accès aux soins palliatifs.

Que prévoit ce projet de loi ?

Un point positif est à noter dans ce projet de loi : la création d’un droit opposable à l’accès aux soins palliatifs par la commission spéciale. La mise en place de « l’aide à mourir » devait être encadrée avec des critères dits « stricts ». Pourtant les critères initiaux ont été transgressés dès l’examen par la commission spéciale.

  • Le projet de loi ne prévoit pas de décision collégiale pour accepter une demande d’aide à mourir, mais une concertation avec un autre médecin qui n’est pas tenu d’examiner le malade et, éventuellement avec des professionnels de santé.
  • Le texte autorise de fait le suicide ou l’euthanasie dès l’annonce d’une maladie grave et incurable. Le patient peut refuser le traitement et arguer de souffrances physiques, et éventuellement psychiques insupportables, dès l’annonce de la maladie. Le critère de phase avancée ou terminale est suffisamment flou pour concerner toutes les maladies.
  • Chaque suicide assisté est potentiellement une euthanasie du fait de la présence d’un soignant pour injecter « une dose de sécurité », si nécessaire, et surtout du libre choix pour le patient d’opter entre un suicide assisté ou une euthanasie.
  • La famille a la possibilité de participer au geste létal.
  • Aucun lieu n’est défini et encadré pour l’aide à mourir qui peut avoir lieu « en dehors du domicile ».
  • Aucune prise en compte de l’ambivalence des patients n’est prévue. Le délai de 48 heures pour la réitération de la demande du patient peut être abrégé et 15 jours maximum sont attendus pour la réponse.
  • Ce projet de loi contrevient au code de déontologie des médecins (article 38), « le médecin n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort ». Cette même interdiction figure dans le code de déontologie des infirmiers (article 21)
  • Le texte ne prévoit pas de clause de conscience pour les pharmaciens qui seront tenus de délivrer le produit létal, ni de clause de conscience par établissement.
  • Enfin, le projet de loi ne prévoit aucune d’interdiction de proposer la mort, ni de délit d’incitation au geste létal mais la création d’un délit d’entrave à l’aide à mourir.

Pourquoi les AFC s’opposent-elles à l’aide à mourir ?

Souffrances 

Aujourd’hui, les progrès de la médecine permettent de soulager les souffrances les plus réfractaires. Les soignants de soins palliatifs témoignent que lorsque les patients sont bien pris en charge, ils ne veulent pas ou plus être euthanasiés. L’euthanasie et le suicide assisté ne suppriment pas la souffrance mais le patient.

Liberté

Il est faux de dire que ce serait une liberté pour les uns qui ne change rien pour les autres. Nous devrons tous nous demander s’il n’est pas temps de partir plus vite pour ne pas peser sur notre famille, ne pas coûter trop cher à la sécurité sociale, ne pas être un poids pour les soignants. Les médecins feront-ils encore le maximum pour nous soigner ou nous sauver ? Laisserons-nous mourir les personnes qui tentent de se suicider au nom de la liberté ? Visiter, entourer, accompagner ses proches sans jamais les abandonner, c’est la base de la solidarité.

Progrès

L’interdit de tuer est le repère fondamental de notre société. C’est la marque des sociétés démocratiques modernes. C’est pour cela que la peine de mort a été abolie en 1981. L’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas un progrès mais une régression sociale.

Business

Qui peut croire qu’on développera les soins palliatifs en même temps qu’on légalisera l’euthanasie et le suicide assisté ? Il sera moins cher d’injecter un produit pour supprimer le patient que de mobiliser toute une équipe pour prendre en charge ses besoins physiques, psychologiques, humains. Les mutuelles le savent, elles sont favorables à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.

Dérives

Tous les pays qui ont ouvert l’euthanasie ou le suicide assisté sous conditions n’ont cessé de les élargir. En Belgique, en 20 ans, les euthanasies ont été multipliées par 10. Des mineurs, des personnes dépressives ou âgées, des détenus sont euthanasiés. Au Canada, ce sont aussi des personnes handicapées ou sans domicile fixe et aux Pays-Bas des personnes autistes. Le modèle de « fin de vie à la française » ne fera pas exception, les dérives sont inévitables dès que l’interdit de tuer est levé.

Ce que les AFC demandent

Chaque jour, 500 personnes meurent sans bénéficier des soins palliatifs. (A titre de comparaison, par année, 100 Français vont se faire euthanasier en Belgique et 50 vont se suicider en Suisse pour 631 000 décès annuels).

Nous demandons le développement des soins palliatifs à la hauteur des besoins réels avec la création d’un droit opposable à l’accès aux soins palliatifs. 1,1 milliards en plus sur 10 ans, c’est 1100 000€ par an, très en deçà de ce qui serait rapidement nécessaire pour ouvrir des services de soins palliatifs dans 20 départements supplémentaires et alors que la loi sur la fin de vie serait votée dès 2024.

Nous demandons aux députés de voter CONTRE ce projet de loi.

Contre l’euthanasie, les AFC agissent

  • Les souffrances cachées de l’euthanasie : un documentaire inédit a été tourné par les AFC auprès de personnels soignants en Belgique
  • Fin mars 2024, les AFC ont rencontré la sénatrice Christine Bonfanti-Dossat, afin de présenter le documentaire au Sénat
  • Ensemble pour la Vie : c’est le site lancé par les AFC qui permet d’écrire aux parlementaires sur le sujet de la fin de vie
  • En mai 2024, la mairie de Paris annule son affichage faisant la promotion de l’euthanasie suite au référé liberté initié par les AFC
  • Les AFC ont soutenu le tractage organisé par Faim2Vie, l’association des conventionnels opposés à toutes formes d’euthanasie
  • Début avril, la Confédération nationale a envoyé les livrets La fin de vie en question aux députés pour qu’ils se posent les bonnes questions au moment des débats dans l’hémicycle.
  • Une lettre signée par 44 médecins a été envoyée au Conseil national de l’Ordre des médecins, pour lui demander une position ferme sur l’aide à mourir.

Pour donner plus d’ampleur à nos actions soutenez-nous en faisant un don.

Fin de vie : que prévoit le projet de loi ? (afc-france.org)