Agnès Buzyn a commenté, avant-hier, dans le JDD, son projet de loi relatif à la bioéthique.
Elle prétend qu’il ne s’agit pas « d’une loi de combat mais d’un texte élaboré après une large consultation « , que » la société est prête « , et que » l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ne trahit aucune valeur éthique fondamentale « .
A lire Madame Buzyn, on comprend que le gouvernement ne tient aucun compte de l’opposition massive révélée lors des Etats Généraux de la bioéthique. Il reste sourd aux avis du CCNE, lequel révèle de larges désaccords en son sein et signale lui-même de très nombreux » points de butée « .
Il n’a pas plus écouté les mises en garde des juristes, des psychiatres et des spécialistes de la petite enfance. Il se moque de l’avis des nombreuses associations extrêmement préoccupées par le modèle de société qui se met en place.
Si la consultation a été large et étalée dans le temps c’est pour essouffler et diluer les oppositions. Ce n’est pas du tout pour s’assurer, avec prudence, que ces évolutions étaient bénéfiques pour notre pays.
Nous continuons à nous adresser au sens de la responsabilité du Gouvernement pour rappeler que :
– L’extension de la PMA bouleversera l’établissement de la filiation en fondant celle-ci sur le désir des adultes
– Elle privera délibérément un enfant d’un père pour répondre à la souffrance existentielle des femmes.
– » La médecine serait simplement convoquée pour satisfaire un droit individuel à l’enfant » (avis n°90 du CCNE).
– Elle ouvrira la porte à la marchandisation du corps humain induite par la pénurie de sperme, aux dérives eugéniques inhérentes à la sélection des donneurs et à la GPA, au nom de la même conception, erronée, de l’égalité
Les AFC redisent à Madame Buzyn toute leur détermination à s’opposer à ce projet, qui va une nouvelle fois fissurer la société française.
Elles lui demandent d’assumer le » progressisme sociétal » du gouvernement, à visée clientéliste, d’avoir l’honnêteté de ne pas se prévaloir d’une consultation qui n’a été qu’une opération de communication et de porter la responsabilité d’un mouvement social d’ampleur dans les prochains mois.
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Communiqué de presse AFC – Projet de loi bioéthique : Qui pense aux enfants ?
Edouard Philippe a annoncé hier, dans son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale, la présentation d’un projet de loi de bioéthique fin juillet au Conseil des ministres pour une discussion fin septembre au Parlement. Ce projet de loi inclura la généralisation de la » PMA » aux femmes célibataires et aux couples de femmes.
Depuis l’ouverture des Etats Généraux de la bioéthique, les AFC ont dit leur totale désapprobation.
Ce projet priverait délibérément des enfants de père et serait la dernière marche avant la légalisation de la GPA.
Cette évolution changerait profondément le droit de la famille et de la filiation dans notre pays. Aujourd’hui, ce droit est fondé sur la référence biologique à la paternité et à la maternité. Demain, il pourrait être fondé sur le seul » projet parental » ou
sur le désir – par essence mouvant – des adultes. Comment les enfants se construiront-ils psychiquement alors que leur état civil leur reconnaîtrait une prétendue » double filiation maternelle « , par nature impossible ?
Ce projet ouvrirait aussi la voie à la commercialisation des produits du corps humain : le Conseil d’Etat chiffre à plusieurs centaines le nombre de donneurs de sperme manquant. La tentation pourrait devenir grande de rétribuer le » don » ou d’acheter du sperme
dans les banques de sperme étrangères, notamment au Danemark. La sélection des » donneurs » induit, en outre, une démarche eugéniste.
Les AFC ont été reçues le 25 avril par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance auprès d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé et le 11 juin par la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet.
Elles leur ont redit leur très ferme opposition et les ont mis en garde contre les conséquences néfastes de ce projet qui porte les germes d’une nouvelle fracture sociale. Elles ont rappelé combien la loi sur le » Mariage pour tous » avait suscité de clivages
et de rancœurs dans notre pays.
Elles se préparent à résister par tous les moyens, y compris par la manifestation, à cette transgression lourde de conséquences.