Alors que le texte sur “le droit à l’aide à mourir” arrive le 12 mai prochain à l’Assemblée, Pascale Morinière en décrypte les enjeux sur RCF.
Une intervention de Pascale Morinière à écouter sur RCF
La commission des affaires sociales de l’Assemblée a achevé l’examen du texte sur « le droit à l’aide à mourir ». Où en sommes-nous ?
Ce texte arrivera en discussion dans l’hémicycle lundi prochain, le 12 mai avec le texte sur les soins palliatifs. Ces 2 textes seront examinés ensemble puis se concluront par un vote solennel le 27 mai.
Après cette première lecture, le Sénat examinera à son tour les textes en première lecture. Ils reviendront ensuite à l’Assemblée pour une seconde lecture, puis au Sénat. Nous ne sommes qu’au début d’un long processus législatif.
Et que pensez-vous du texte sur l’aide à mourir ?
Ce texte est très inquiétant et d’une grande violence pour toutes les personnes fragilisées. Il s’agit en l’état du texte le plus permissif au monde !
Tout d’abord, les conditions médicales d’accès permettent d’y inclure de très nombreuses pathologies dès le diagnostic posé ce d’autant qu’il n’existe pas de définition précise de ce qui constitue la phase avancée d’une maladie. Pourront par exemple être concernés les cancers, les maladies neuro dégénératives, Parkinson, Alzheimer, l’insuffisance cardiaque ou rénale, le diabète, la sclérose en plaques, les maladies auto-immunes etc…
Les contrôles ne pourront avoir lieu qu’à posteriori, c’est-à-dire une fois la personne décédée.
On prévoit de punir toute opposition au suicide assisté ou à l’euthanasie d’un an de prison et 15 000€ d’amende mais, en revanche aucun délit d’incitation à recourir à l’aide à mourir n’a été prévu.
Aucune clause de conscience explicite n’est envisagée, en particulier pour les infirmiers ou les pharmaciens, moins protégés que les médecins.
Et le patient pourra choisir à la carte entre suicide assisté et euthanasie.
Quelles pourraient être les conséquences ?
Tout d’abord une absence de frontière entre soins et aide à mourir avec une perte de confiance envers les soignants. Mais aussi, comme dans les autres pays, un élargissement des conditions d’accès pour les mineurs, les malades psy, l’inscription dans les directives anticipées etc… En même temps et sous la pression du vieillissement de la population, la tentation de faire des économies sur la fin de vie alors que les soins palliatifs sont onéreux.
J’invite les auditeurs à écrire à leur député avec le site Ensemblepourlavie et à prier avec la neuvaine en cours sur Hozana.
La loi sur le droit à l’aide à mourir