La vieillesse : ce qu’en dit la Doctrine sociale de l’Église

Loin d’être seulement les bénéficiaires de la solidarité intergénérationnelle, les personnes âgées en sont aussi les actrices.

Les “anciens” ont une mission particulière

« Solidarité intergénérationnelle » : l’une des réalités qui se cachent derrière ce terme un peu galvaudé est celle de la mission particulière des anciens auprès des générations suivantes. Un thème cher au pape François, qui a instauré la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021, juste après la pandémie du Covid : « Quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela », leur a-t-il donc lancé à l’occasion de la première édition, le 25 juillet 2021 : « Car il n’y a pas un âge de retraite pour la mission d’annoncer l’Évangile, de transmettre les traditions aux petits- enfants. Il faut se mettre en chemin et, surtout, sortir de soi pour entreprendre quelque chose de nouveau. […] Il y a donc une vocation renouvelée pour toi aussi à un moment crucial de l’histoire. »

Le pape François a particulièrement à cœur de les appeler à la mission !

Le pape n’ignore pas les difficultés de cet âge qui est aussi le sien : « Tu te demanderas : comment est-ce possible ? Mon énergie s’épuise petit à petit et je ne crois pas pouvoir faire grand-chose. Comment puis-je commencer à me comporter différemment lorsque l’habitude est devenue la règle de mon existence ? Comment puis-je me consacrer à ceux qui sont plus pauvres alors que j’ai déjà tant de soucis pour ma famille ? Comment puis-je élargir mes horizons quand je ne parviens même plus à quitter ma résidence ? » Mais il leur répond par l’exemple de Nicodème, qui « a posé une question similaire à Jésus lui-même lorsqu’il lui a demandé : “Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?” (Jn 3, 4). Cela est possible, répond le Seigneur, en ouvrant son cœur à l’action de l’Esprit Saint qui souffle où il veut. »

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15)

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15), a encore fait valoir le pape l’année suivante, citant le psaume 92, bien que « les sociétés les plus développées dépensent beaucoup pour cet âge de la vie, mais elles n’aident pas à l’interpréter, offrant des plans d’assistance, mais pas des projets de vie ». Pourtant, « un des fruits que nous sommes appelés à porter est celui de prendre soin du monde » : « Beaucoup d’entre nous ont mûri une conscience sage et humble, dont le monde a tant besoin : on ne se sauve pas tout seul, le bonheur est un pain qui se mange ensemble. Témoignons-en à ceux qui se font illusion de trouver l’épanouissement personnel et le succès dans l’opposition. » Et le pape d’appeler les personnes âgées à être les acteurs de la « révolution de la tendresse ».

La solidarité intergénérationnelle est de plus en plus présente à la conscience des personnes

Avant le pape François, Benoît XVI avait déjà salué « l’exigence, de plus en plus présente à la conscience de nos contemporains, d’une solidarité intergénérationnelle », dans un discours devant des ambassadeurs en décembre 2011 : « celle-ci trouve son enracinement naturel dans la famille, qu’il convient de soutenir pour qu’elle continue de remplir sa mission essentielle dans la société », avait-il affirmé.

Billet spirituel

« Que les membres aient tous le souci les uns des autres »

Quand saint Paul s’exprime face aux Corinthiens au chapitre 12 verset 25b, il montre, auprès de cette communauté dont les membres sont si différents par leur statut social (propriétaires de bateaux, commerçants, ouvriers, esclaves…) que tous ont besoin les uns des autres. dans notre société passionnante autant que complexe, les personnes du 3e et du 4e âge constituent un groupe de plus en plus important. Mais elles coexistent également avec une jeunesse dont le nombre est certes moins important, mais qui rêve toujours d’accomplir différents projets. Que c’est important de voir ces générations se rencontrer et s’enrichir mutuellement !

Oui, nous avons tous besoin les uns des autres, nous avons tous besoin de prendre soin les uns des autres.

Il n’est pas rare – et je le constate avec mes confrères prêtres – qu’en France, des jeunes viennent demander à être baptisés ou confirmés. Et très souvent, c’est à la suite d’une rencontre avec une grand-mère ou une personne âgée, qui a su témoigner de sa foi par sa vie autant que par son action. nous constatons aussi à quel point les personnes âgées, notamment lors des pèlerinages à Lourdes, sont heureuses de côtoyer les jeunes avec leur fougue, leur dynamisme, leur envie de croquer la vie « à fond » comme ils le disent si bien ! Nous avons besoin les uns des autres, et c’est un enjeu sociétal essentiel. N’oublions jamais cette richesse ! Et mettons tout en œuvre pour faire de cette société, où se côtoient tant de petits groupes dans lesquels ne règne aucune unité, une belle société où règnera l’unité dans la diversité.

Pierre Manchenaud, prêtre et conseiller ecclésiastique de la CNAFC.

Quand la solidarité intergénérationnelle devient synonyme d’amitié

«On l’a eue ! On l’a eue ! » s’est exclamée un jour avec enthousiasme une personne âgée suivie par l’association Ensemble2Générations, qui met en contact seniors et étudiants pour des solutions d’habitat partagé. Devant la perplexité de la salariée de l’association, la vieille dame a précisé : « Mais oui ! Notre année de médecine ! » voilà comment une initiative de solidarité intergénérationnelle destinée à rompre l’isolement des personnes âgées tout en facilitant l’accès au logement des étudiants peut aussi donner lieu à une aventure amicale rafraîchissante. Des exemples comme ça, Estelle de Saint-Bon, directrice générale de l’association fondée en 2006 dans le sillage de la grande canicule, en a à la pelle. Comme la force du lien tissé entre son propre père et Guillaume, un étudiant qui a passé 3 ans chez lui, choisissant même de rester à ses côtés quand le grand confinement du printemps 2020 s’est annoncé. Ou ce senior de l’association qui a voyagé jusqu’au Maghreb pour le mariage de sa jeune « coloc »…

Présence bienveillante et solidarité intergénérationnelle

Cette solution d’hébergement intergénérationnel répond à un défi majeur de notre époque : le nombre des Français âgés de 75 à 84 ans doit augmenter de 50% entre 2020 et 2030, passant de 4,1 millions à 6,1 millions. Et fort logiquement, dans la décennie suivante, la population des plus de 85 ans devrait à son tour connaître une véritable explosion, avec un taux de croissance supérieur à 50%, selon des chiffres du gouvernement français de février dernier. Alors même que les Ehpad et le secteur des services à la personne tout entier manquent déjà cruellement de personnel, comme le souligne Atanase Périfan, élu parisien qui œuvre depuis des années à encourager la solidarité de proximité : « c’est un véritable tsunami », annonce-t-il.

Autre défi : alléger la charge des familles aidantes

Autre défi, lié aux deux premiers : alléger la charge des familles aidantes, qui souvent s’essoufflent : « Par leur présence bienveillante à domicile – même s’ils ne remplacent pas un professionnel – nos étudiants apportent une grande sécurité aux familles, qui savent qu’ils peuvent être un facteur d’alerte », affirme Estelle de Saint-Bon. Ces dernières années, d’autres initiatives comme le logement solidaire ont vu le jour pour favoriser ce lien entre les générations à différents échelons. Du côté des politiques publiques, l’État français a ouvert la possibilité à 10 000 jeunes d’opter pour un Service civique dédié à la solidarité intergénérationnelle. Baptisé « solidarité seniors », il s’exerce auprès de personnes âgées isolées, à domicile ou en établissement.

Faire d’une pierre deux coups en associant des lieux de vie

Le gouvernement a lancé en 2022 un plan d’action national dans les établissements scolaires et les lieux de vie des personnes âgées, qui prévoit notamment des jumelages entre établissements et l’accompagnement de projets intergénérationnels. Côté associatif, de multiples projets ont aussi vu le jour. Citons, parmi d’autres, les microcrèches Tom et Josette, nées en 2018 et qui ac- cueillent jusqu’à douze enfants au cœur des lieux de vie de personnes âgées. Le projet fait d’une pierre deux coups, répondant à l’isolement des seniors et au manque de structures d’accueil de la petite enfance. La conviction de ses deux jeunes fondatrices : « Tom a besoin de Josette pour bien grandir et Josette a besoin de Tom pour mieux vieillir ! »

Pour de nombreuses familles, la solidarité intergénérationnelle est source d’enrichissement

Lecture de contes, partage d’un goûter, jardinage, autant d’ateliers qui profitent aux tout- petits comme à leurs grands aînés. Mais de nombreuses familles voient aussi dans la relation intergénérationnelle un enrichissement pour leur foyer. En Mayenne, c’est le cas d’Antoine et Claire-Emmanuelle Soubrier : ils ont acheté une maison destinée à loger à leur côté des seniors autonomes mais désireux de rompre leur isolement. ils viennent d’y accueillir une première colocataire, venue partager leur vie tout simplement, comme un membre de la famille : « Comme nous sommes tous les deux en télétravail, les repas ou les pauses sont l’occasion de bavarder avec elle. Et notre fille lui a déjà demandé de lui donner des cours de couture. Par-delà les différences d’âge, on a tous quelque chose à apporter à l’autre », témoigne Antoine.

La rencontre avec les personnes âgées porte de fortes valeurs éducatives

Pratiquer de telles rencontres en famille a aussi de fortes valeurs éducatives. capucine et son mari ont, eux, tous les deux, fait partie d’une chorale Se Canto, de petits groupes de choristes qui chantent dans des ehPad. c’est donc tout naturellement qu’ils ont continué en famille, constituant un nouveau groupe à Orléans où ils sont installés. De jeunes retraités côtoient des familles avec des enfants de tous âges, « de l’ado au bébé de cinq mois ! », dans une organisation toute simple : quelques répétitions et une représentation par mois, pendant laquelle les liens se tissent peu à peu avec les résidents. « On apprend à les connaître, on fête les anniversaires et on se donne des nouvelles ». Pourquoi avoir maintenu cette habitude après leur mariage ? « Très égoïstement, ça nous fait beaucoup de bien ! », répond Capucine. « Mais c’est aussi une leçon que nous donnons à nos enfants, qui n’ont plus d’arrière-grands-parents. Ils voient qu’on peut vieillir tout en restant vivant et joyeux ».

Les bébés meilleurs ambassadeurs !

Les bébés sont les meilleurs ambassadeurs de l’affection qui lie le groupe aux personnes qu’il rencontre à la maison de retraite : « On les pose sur leurs genoux, et c’est la relation la plus facile qui soit », raconte encore la mère de famille qui se dit aujourd’hui « marquée par tellement de rencontres dans ce cadre ». quant à Gabriel Guist’hau, alors lycéen, il s’est rendu disponible auprès de personnes âgées au moyen de flyers distribués dans sa paroisse, à Talence (Gironde), dans le cadre de son engagement Rai- der dans le scoutisme. Une manière de bien employer son temps libre : « je suis assez proche de mes grands-parents, et ce service m’a beaucoup plu ».

“Un point de vue différent et un recul sur nos modes de vie”

Jamais il ne l’a perçu comme un poids : « Écouter ces personnes m’a toujours intéressé. Elles apportent un point de vue différent et un recul sur nos modes de vie. Et puis, elles sont déjà passées par l’adolescence par exemple ; elles savent comment ça se passe et peuvent se mettre à notre place ». Né dans les années 2000, Gabriel a bien sûr eu l’occasion de les aider à apprivoiser les nouvelles technologies, « mais je crois que notre génération a aussi beau- coup à apprendre d’eux, qui ont vécu sans elles. Je crois que nous devons recueillir d’eux ce trésor immense, et les valeurs qui vont avec, avant qu’il disparaisse ».

solidarite intergenerationnelle
L’accompagnement des plus âgés dans l’usage des nouvelles technologies joue un grand rôle dans la lutte contre l’isolement

« Il y a dans notre société des gisements de générosité inexploitée ! »

C’est sur cette solidarité de tout un chacun, « première marche de l’engagement citoyen », qu’Atanase Périfan mise depuis des années : le fondateur de la désormais bien connue fête des voisins et d’Immeubles en Fête lance aujourd’hui « L’Heure civique », un dispositif qui s’appuie sur les mairies pour mettre en lien les particuliers avec les personnes qui sont en « souffrance relationnelle » :  « Il y a dans notre société des gisements de générosité inexploitée ! », s’enthousiasme-t-il, alors que l’initiative prend de l’ampleur, relayée par plusieurs départements français.

Saisir « n’importe quel alibi » pour vivre cette solidarité intergénérationnelle

Malgré tout, dans notre société très cloisonnée, il n’est pas toujours facile de se lancer. À ceux qui ne sauraient pas comment vivre cette solidarité intergénérationnelle et rentrer en relation avec des seniors de leur voisinage, Capucine propose de saisir « n’importe quel alibi » : « un joli chapeau ou la tenue d’une personne que l’on croise : toutes les occasions sont bonnes pour nouer la relation », assure-t-elle.

Rendre service pour les courses ou partager un goûter maison

Envoyer ses enfants proposer quelques crêpes du goûter à son voisin veuf ou proposer à un jeune scout de monter les packs de lait un peu lourds ou le courrier dans les étages d’un immeuble sont autant de bonnes habitudes à leur faire prendre pour entrer en contact avec ceux qui les entourent : « même si ça ne donne pas suite, cela ne peut pas faire de mal ! » «Ne pas se mettre la pression », conseille quant à lui Gabriel à ceux qui se demanderaient comment engager la conversation avec une personne âgée : « elles ont souvent beaucoup de choses à dire, et sont si heureuses de se sentir écoutées ». Un bonheur partagé : voilà peut-être le sens de cette solidarité intergénérationnelle.

Tribune de Blanche Streb dans le quotidien « La Croix » du 13 septembre 2023: On ne peut se dire féministe quand on est favorable à la GPA.

On ne peut se dire féministe quand on est favorable à la GPA – Réseau Vie (reseauvie.fr)

Docteure en pharmacie, Blanche Streb est essayiste et directrice de la formation d’Alliance VITA.

Dans une récente déclaration, le ministre des transports Clément Beaune s’est prononcé en faveur de la légalisation de la GPA. Blanche Streb propose une réflexion sur ce que « porte en elle » la GPA et rappelle la violence de la marchandisation du corps de la femme.

La gestation pour autrui (GPA) revient régulièrement sur le devant de la scène. Et c’est à Clément Beaune, ministre des transports, qui se montre favorable à sa légalisation, que l’on doit le dernier soubresaut. Ces dernières années, toutes sortes de pièges émotionnels et dialectiques destinés à habituer l’opinion ont ronronné : films, séries, magazines affichant sur leurs couvertures glamours des « people » qui y ont eu recours à l’étranger et ne se cachent même plus…

Certains aimeraient qu’enfin « la société soit prête » quand d’autres nous présentent la GPA de manière édulcorée, comme un progrès, un sens de l’histoire ou une question d’égalité. Faudrait-il alors se faire à l’idée, détourner les yeux ? Après tout, chacun fait bien ce qu’il veut… Dans un contexte où on confond discernement et jugement, et où l’autocensure guette, par peur, il peut sembler difficile de préserver sur ces sujets une liberté intérieure. Mais quand on commence par ne plus oser dire, on finit par ne plus oser penser.

Un enjeu d’humanité
Que porte en elle la GPA ? Rien de moins qu’un enjeu d’humanité qui concerne chacun : la manière dont on veut que notre société conçoive, respecte et regarde l’enfantement. Face à la fascination de la technique, aux logiques de marché, aux pressions de l’individu-aux-désirs-tout-puissants, qu’est-ce encore que donner la vie à un enfant ? Qu’est-ce que le donner à sa vie ?
En réalité, quels qu’en soient les raisons et l’amour qui précède aux intentions, avec la GPA, on ne donne pas la vie, on la prend. Les commanditaires – et toute une chaîne de production dont la mère porteuse est l’essentiel, mais pas unique maillon – combinent à l’avance la conception d’un enfant et son abandon par celle en qui sa vie aura pris corps.

Un paradoxe idéologique
Peut-on se dire humaniste quand on est favorable à une pratique qui regarde l’humain – femme et enfant – comme un moyen ? Tolérer la GPA, c’est admettre comme licite la transaction préméditée d’un être humain. Gratuit ou payant, qu’est-ce que ça change pour l’enfant ? Le simple fait qu’il soit « remis » le chosifie. Lui qui doit grandir et se construire au sein d’une femme, aussi dévouée soit-elle, contrainte à vivre sa grossesse sans s’attacher. Faisable, pour lui comme pour elle, nous dit-on. Mais est-ce humain ? Grossesse et conception ne sont pas des étapes transparentes de notre vie, elles en écrivent les premières lignes.

Peut-on se dire féministe quand on est favorable à une pratique qui mine les droits des femmes ? Tolérer la GPA, c’est accepter les mécanismes d’exploitation des femmes qu’elle exige. Et pas seulement de celles qui deviennent enceintes et accouchent, mais aussi, on les oublie souvent, de celles qui, pour satisfaire certains processus de fabrication, deviennent pourvoyeuses d’ovocytes, souvent pour de l’argent. Consentement, liberté, don, pressions financières ou gratuité… Les conditions qui préexistent à un contrat de GPA n’en effacent jamais les contraintes pour les femmes : violences médicales pour mettre en place ces grossesses atypiques, atteintes à leurs libertés, leur intimité, risques accrus d’hypertension, de complications, de souffrances physiques, psychiques, sexuelles, anxiété, dépression…

Une question éthique
Cette fabrication de la vie à tout prix ne cesse de révéler ses inextricables sombres côtés, à mesure que ce marché se mondialise. Pays riches, pays pauvres, même constat : chacun rapporte régulièrement des faits divers déchirants. Ça se passe bien, parfois, souvent, nous dit-on, mais est-ce humain ? En 2022, le Parlement européen a réitéré sa condamnation : « L’exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine. »

Peut-on se dire progressiste quand on est favorable à une pratique entraînant une telle régression humaine ? Modernité ou pas, rien n’a changé, l’être humain a besoin d’enracinements. Un bébé a besoin de sa mère. Dès la naissance, il cherche sa présence. Il sait qui elle est, qui elle n’est pas. Qu’on y accole l’adjectif « porteuse » ou qu’on lui dénie d’être une mère biologique – malgré neuf mois d’intense communion physique, biologique, psychique et émotionnelle qui laisseront à vie des traces – n’y change rien.

La GPA est politique
Tolérer la GPA, c’est planifier sa conception au travers d’un éclatement de sa filiation et d’une relative ou définitive séparation. Parfois même, c’est effacer purement et simplement « maman » de l’histoire de l’enfant. Arracher un nouveau-né au seul univers qu’il connaît, voix, odeurs, bruits du cœur, c’est l’amputer durablement et imprimer au fer rouge un traumatisme dans son psychisme. Pas par un accident de la vie, ce qui peut arriver et qu’on essayera de réparer, mais par une décision d’adultes sur lui, un préjudice orchestré. Un récit auquel il faudra bien consentir pour construire sa vie, jaillie d’une injustice. C’est supportable, c’est surmontable, nous dit-on, mais est-ce souhaitable ?

La GPA n’est pas inéluctable. C’est une question de volonté politique, mais, avant cela, d’un combat culturel. Il n’y a pas de sens de l’histoire, juste des hommes et des femmes qui font, ou défont, l’histoire.

TRANSMISSION DE LA FOI: une affaire de confiance et de temps

Nous aimerions tant que nos enfants aient la foi, mais comment la leur transmettre ?

Vaste sujet que celui de la transmission de la foi, tant les parents se retrouvent souvent sur un fil, entre la responsabilité de favoriser la rencontre de leurs enfants avec dieu et celle de reconnaître leur liberté dans ce domaine. Pour commencer, nous pouvons témoigner de ce qui nous fait vivre, nous rend heureux, dire notre foi personnelle, oser parler de notre rencontre intime avec dieu mais aussi de nos doutes. Pour accompagner nos enfants sur ce chemin, il est important de prier devant eux, avec eux, d’aller à la messe ensemble, de leur faire apprécier la richesse d’une vie intérieure. La Bible regorge d’histoires passionnantes : n’hésitons pas à leur raconter, pourquoi pas au moment de les coucher ? Les rites sont précieux et construisent nos enfants, y compris dans la foi. Le quotidien nous fournit aussi de multiples occasions de transmettre notre foi. Nous pouvons leur faire découvrir et apprécier la beauté de la création quand nous nous promenons, en nous émerveillant avec eux d’un beau paysage ou d’un
moment agréable.

Prier devant eux, avec eux

Être chrétien, c’est servir ses frères : si nous témoignons de la joie que nous ressentons, nous inviterons ainsi nos enfants à se tourner vers l’autre, à rendre service, à être disponibles, à s’engager et à être de beaux témoins dans le monde de l’amour du Christ. C’est aussi en passant du temps avec nos enfants que nous pourrons leur témoigner de l’amour inconditionnel que nous avons pour eux, à l’image de celui du christ pour nous. Nous pouvons leur parler simplement, sincèrement de la confiance que nous avons en dieu, en la vie et en l’avenir dans les joies comme dans les épreuves. Car la transmission de la foi passe aussi par l’exemple.

Un certain abandon

Que cela devienne difficile ou non, nous ne sommes pas seuls, nous avons des relais sur lesquels nous pouvons nous appuyer : parrains, marraines, grands-parents, amis, aumônerie, camps, etc. En cette période de vacances, beaucoup de rencontres, d’échanges, de témoignages sont propices à de beaux cheminements. Nous devons aussi reconnaître à nos enfants leur liberté dans la foi, à l’image de dieu qui nous laisse toujours libres. Au-delà de notre témoignage et de nos échanges avec eux, la transmission de la foi passe aussi par un certain abandon : lâchons ce qui ne nous appartient pas, remettons nos enfants à dieu sans nous mettre à sa place et ayons confiance.

Transmission de la foi : une affaire de confiance et de temps (afc-france.org)

LE MONDE DES RESEAUX SOCIAUX ET LES JEUNES

La confédération nationale des AFC a publié chez Téqui éditions « 12 questions à se poser sur les réseaux sociaux« , une brochure éducative à destination des parents. Elle est disponible dès à présent en librairie ou sur la boutique en ligne des AFC.

Destiné aux parents, pour les aider à mieux connaitre les différents réseaux sociaux, leurs atouts et leurs risques respectifs, pour accompagner et éduquer les jeunes à les utiliser de manière modérée, respectueuse des autres et de soi-même.

Les réseaux sociaux ont fait irruption dans nos vies avec la généralisation de l’accès à Internet sur nos téléphones portables.

La plupart des parents les ont vus arriver dans leur quotidien, dans celui de leurs adolescents, puis de leurs enfants. Ils n’ont pas grandi, enfants, avec ce mode de communication et n’ont pas reçu de repères éducatifs sur ces questions.

Les réseaux sociaux sont donc un nouveau champ éducatif à investir. Il ne s’agit pas de laisser faire ou de tout interdire mais, ce qui est plus exigeant, d’accompagner nos enfants et d’en faire aussi un lieu de progrès personnel. C’est pourquoi nous avons à mieux connaître les différents réseaux sociaux, leurs atouts et leurs risques. Nous avons aussi à éduquer nos enfants afin qu’ils apprennent à les utiliser de manière réfléchie, respectueuse des autres et d’eux-mêmes et, mieux encore, enrichissante.

Le téléphone portable que nous offrons à nos enfants et qui, par les réseaux sociaux, leur permet des relations qui nous échappent nécessite de faire preuve d’autorité jusqu’à ce que ceux-ci deviennent des adultes dans le monde numérique. Il ne s’agit pas d’autoritarisme mais d’une juste autorité au sens étymologique d’augmenter ou de faire croître. Nos choix ou nos repères peuvent différer des familles de notre entourage : nous chercherons à discerner et mettre en œuvre ce qui est bon pour nos jeunes, pour aujourd’hui et demain, afin qu’ils grandissent et s’épanouissent dans ce monde tout en gardant leur liberté.

12 questions à se poser sur les réseaux sociaux
Téqui éditions
6 € – disponible en librairie, aux éditions Téqui, ou sur la boutique en ligne des AFC.