Quelques réflexions sur…la gestion des écrans,… le rôle des époux… et la charte du confinement…


Comment gérer le temps d’écran des enfants en cette période de confinement ?

Par Jacques Henno, journaliste, auteur et conférencier, spécialiste du bon usage des écrans par les enfants*. Père de trois adolescents.

Fermeture des établissements scolaires, des lieux publics interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes, et enfin confinement (que je vous invite, bien sûr, à respecter le plus scrupuleusement possible). Inutile de dire que toutes mes conférences ont été annulées.

En attendant des temps meilleurs et de pouvoir repartir sur les routes, je vous propose quelques conseils pour vous aider à encadrer l’utilisation des réseaux sociaux par vos (pré)adolescentes et (pré)adolescents, qui vont bénéficier d’un peu plus de temps libres au cours des prochaines semaines.

Bien sûr, il est normal, en cette période de confinement, qu’ils veuillent retrouver leurs ami(e)s sur WhatsApp, Instagram, Snapchat, TikTok…

Beaucoup de parents de collégien(ne)s qui, jusqu’ici avaient tenu bon, ont légitimement donné un téléphone mobile ou un smartphone à leur enfant afin qu’il puisse garder le contact avec ses camarades de classe, pour échanger des nouvelles ou travailler en groupes.

Mais, nous parents, pouvons aussi profiter de ces moments – plus longs que d’habitude – que nous allons passer avec eux pour entamer un dialogue constructif au sujet des écrans et plus particulièrement des réseaux sociaux.

C’est d’abord l’occasion d’insister sur le fait que ces semaines sont exceptionnelles. Certes, il sera difficile de reprendre leur appareil à ceux qui viennent d’en avoir un, mais il sera souhaitable de restreindre le temps d’utilisation de tous, une fois la situation sanitaire redevenue normale.

Il faut d’abord encourager la prudence : WhatsApp, qui, normalement, ne permet de créer que des groupes fermés à partir des numéros de téléphone des personnes que l’on connaît, est plus sécurisé, a priori, que les autres réseaux où l’on peut être abordé par des inconnus.

Il faut ensuite rappeler à nos enfants, en termes simples, le modèle économique de ces applications. Lorsque j’interviens devant des collégiens ou des lycéens, je leur explique que ces plateformes n’ont qu’un seul but : leur faire passer le maximum de temps devant leurs écrans afin de pouvoir leur montrer le plus de publicités possibles et, ainsi, maximiser leurs profits. Je leur détaille également quelques astuces mises au point par les Instagram et autres Snapchat pour capter leur attention : l’autoplay (les vidéos qui se déclenchent automatiquement), les flammes sur Snapchat…

Si vous souhaitez en savoir plus sur les conséquences du temps passé par les jeunes sur les réseaux sociaux, je vous invite à lire l’article que j’ai publié en novembre dernier dans le quotidien Les Échos après avoir rencontré une dizaine d’universitaires spécialistes du sujet dans la Silicon Valley : Comment décrocher les ados de leurs écrans ? http://bit.ly/decrocherdesreseaux

Enfin, si, comme moi, vous êtes persuadés que même en la période actuelle, nos enfants ne doivent pas avoir un accès illimité aux réseaux sociaux, mais que leur temps d’écran doit

être encadré, voici quelques conseils pratiques sous forme d’une vidéo de 110 secondes : http://bit.ly/aiderados

Parents confinés, mais unis dans la tempête

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Père Michel Martin-Prével, cb | 29 mars 2020 ALETEIA

Le stress ambiant, parce qu’il génère beaucoup d’insécurité chez les enfants, attend d’abord que les époux soient particulièrement unis entre eux. La maîtrise de soi du capitaine assure la paix pour tout le bateau. Et les époux sont ensemble le capitaine de ce beau navire qu’est la famille, surtout quand la croisière devient une traversée en pleine tempête.

Les époux ne se ressemblent pas mais se complètent. A chacun sa grâce de parent : quand l’un est plus pédagogue avec les écoliers à la maison, l’autre plus moteur pour les moments de jeux et de retrouvailles sympathiques. L’un sait privilégier le rapport de la confidence, l’autre réunir tout le monde autour d’une prière familiale ou d’un projet dans le jardin. La cuisine aussi peut bénéficier des talents des deux époux : l’un s’implique dans l’élaboration des menus, les courses ou la préparation des repas, l’autre dans la vaisselle, la décoration ou l’animation. Etre parent signifie être soi-même, en lien de communion avec l’autre. La confiance en l’autre est la clé. L’unité n’étant pas l’accord sur tout mais le lâcher-prise quand il faut, et la miséricorde pour ce qui ne se passe pas très bien.

S’unir sur l’essentiel

En revanche, la différence n’empêche pas l’unité, qui elle-même engendre la paix. Quatre remarques en ce temps spécial. D’abord, pour s’unir, il faut commencer par s’écouter (nous avons deux oreilles et une seule bouche) avant de vouloir réaliser trop vite son désir. D’où la nécessité d’un dialogue régulier. Ensuite, il est important de bien définir, entre époux d’abord, l’équilibre savant de la famille entre suivi scolaire, temps de jeux, rapport de dialogue à deux, temps de prière, exercice physique… Puis, gardez à l’esprit que la créativité est bien meilleure à deux que tout seul. « Ah tiens, je n’avais pas pensé à cette idée ! » s’exclame-t-on parfois. Enfin, à l’heure où les écrans sont devenus omniprésents, pour le travail aussi bien que pour les loisirs, il est nécessaire de montrer l’exemple en en faisant le strict emploi nécessaire (ce qui laisse de la place aux autres).

Courage ! Marie et Joseph ont été confinés à Nazareth pendant 30 ans ! Régnait alors dans leur famille une solide collaboration de parents : « Ton père et moi », disait Marie à Jésus en s’adressant à lui. Et Joseph était à sa mission : « Il prit l’enfant et sa mère ». Jésus avait une place centrale au milieu d’eux, mais dans la dépendance et l’obéissance absolue. Leur unité fut capitale au milieu des nombreuses épreuves qu’ils ont traversées.

______________________________________________________________________La charte de confinement, le secret d’une ambiance détendue ?

Mathilde de Robien | 23 mars 2020

Depuis que les écoles sont fermées et le télétravail privilégié en raison du coronavirus, parents et enfants font réellement l’expérience de ce que signifie « vivre ensemble ».

Nombreuses sont les familles à avoir rédigé une charte de confinement afin que les règles soient claires et éviter ainsi les tensions.

Heure du lever, rythme des activités scolaires, temps d’écran autorisé, fréquence maximale des caprices déterminée… Ces règles, de nombreux parents ont choisi de les définir rapidement avec leurs enfants pour que cette période de confinement à la maison se déroule au mieux. Et de fait, cette charte peut être rédigée lors d’un « conseil de famille » qui sera amené à trancher des questions délicates telles que l’heure du coucher, le tableau des services, la durée de la prière familiale ou celle de la récréation.

C’est une manière de donner, à tous, un rythme et des repères, pendant cette période si particulière. Un règlement familial qui permet d’organiser les journées, de fixer à tous des petits objectifs et d’éviter ainsi tout sentiment de lassitude qui pourrait légitimement survenir au bout de quelques jours. C’est aussi un outil qui favorise une bonne hygiène de vie, évitant de décaler trop les repas ou les heures de coucher. Cette charte peut être évolutive selon les besoins, les envies ou les recadrages nécessaires.

Tous les membres de la famille sont invités à cosigner le document. Une façon de s’investir dans ce planning inédit et de s’engager à le respecter. Veillez cependant à ce que les objectifs soient réalistes, sans quoi vous allez vite vous décourager. Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, soulignait déjà à Aleteia, bien avant le confinement, la nécessité d’établir un « code familial, de la même manière qu’il existe un code de la route, un code civil, un code pénal, afin qu’il y ait des règles bien définies. Ce système permet de ne pas se laisser dépasser par les événements et de ne pas sanctionner à l’émotion », estimait-il. Une charte utile, donc, en ces temps particulièrement troublés. Il ne reste plus qu’à y demeurer fidèle.


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