Communiqué de presse Juristes pour l’enfance sur le projet de loi bioéthique et actions possibles

Participer à l’événement comme volontaire?

Pour un déroulement optimal, au service de tous les manifestants, 3000 volontaires sont nécessaires pour cet événement historique : n’hésitez pas à vous inscrire ICI

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScFCACm_y9Yd1Y10Ks_dI_-_r2nxNRFp9zZERsF1yl15VmCEg/viewform

pour intégrer une équipe, merci d’avance!

Ecrire à son sénateur, il est encore temps !

A quelques heures de l’ouverture des débats en séance publique au Sénat, et sachantle Sénat très divisé sur le projet de loi bioéthique, il est urgent d’écrire à votre sénateur : La Manif Pour Tous met à votre disposition un site qui vous permettra d’écrire en quelques instants : Sénateurs pour tous

https://www.senateurspourtous.fr/

Communiqué de presse

Juristes pour l’enfance du 8 janvier 2020

Le projet de loi de bioéthique vient d’être examiné et amendé par la Commission Spéciale du Sénat. Juristes pour l’enfance déplore de constater que la justice vis-à-vis des plus petits, c’est-à-dire les enfants jusque dans les débuts de leur vie,est balayée pour ouvrir un marché dérégulé du vivant :

· La commission spéciale refuse aux enfants le droit d’avoir accès à leurs origines, en conditionnant l’accès à l’identité du donneur au consentement exprimé par celui-ci au moment où la demande sera faite. Cela signifie qu’un grand nombre d’enfants ne connaîtront jamais leurs origines et ne pourront jamais rencontrer la personne ou les personnes dont ils sont issus dès lors que : o Cette personne sera décédée ou ne pourra être retrouvée lorsque l’enfant atteindra l’âge de sa majorité, o Ou que la personne refusera de communiquer son identité.

L’intérêt supérieur de l’enfant est écarté dans le seul but de ne pas tarir les dons et de continuer la promotion du marché lucratif de la PMA.

· La commission étend le marché de la PMA :

o La conservation des embryons et des gamètes est ouverte aux établissements privés à but lucratif dont le seul objectif est de doper le marché de la PMA pour engranger des gains juteux

o La fixation des conditions d’âge pour l’accès à la PMA ainsi que pour l’autoconservation des gamètes est transformée en « recommandations de bonne pratique » laissées à l’appréciation des médecins, de manière à pouvoir ouvrir le plus largement possible l’accès à la PMA

o Des mesures facilitent le passage de l’autoconservation des gamètes au don vers des tiers.

· La commission réintroduit de la pratique du double diagnostic préimplantatoire, c’est-à-dire du bébé médicament, pourtant très largement contestée puisqu’elle ne respecte pas la dignité humaine.

· La commission élargit considérablement les recherches sur l’embryon :

o Celles-ci pourront être menées pour une « visée d’amélioration de la connaissance de la biologie humaine », autrement dit pour satisfaire les appétits scientistes des chercheurs,

o Il leur suffira de soutenir qu’une recherche alternative ne pourrait être menée « avec une pertinence scientifique comparable »,

o Certains types de recherche pourront être menées sur les embryons jusqu’au 21ème jour : au motif que le Royaume Uni aurait l’intention de dépasser le délai du 14ème jour fixé jusque-là, les sénateurs se sont fixés pour objectif de dépasser ce pays dans la course au franchissement des limites éthiques,

o L’expression « personne humaine » est supprimée pour les recherches menées dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation pour dénier une fois de plus à l’embryon toute qualité de personne humaine ;

o L’interdiction de conception d’embryon pour la recherche est contournée par la création d’une catégorie « d’embryon humain par fusion degamètes », versus « un modèle embryonnaire à usage unique » destiné à la recherche et constitué par agrégation de cellules souches embryonnaires et de cellules précurseurs de tissus extra-embryonnaires.

· La commission encourage la création de chimère animal-humain soumise à simple déclaration auprès de l’Agence de biomédecine en permettant à celle-ci de fixer le seuil d’insertion de cellules souches pluripotentes humaines induites dans un embryon animal, qui pourra attendre 50% de cellules humaines.

· Elle supprime la clause de conscience pour les sage-femmes, infirmiers et auxiliaires médicaux qui ne veulent pas pratiquer d’avortement pour motif médical.

La commission soutient que cette clause de conscience sera prévue par le Code de la Santé Publique alors qu’en réalité les dispositions de celui-ci ne sont pas assez protectrices pour le personnel soignant. Elle a cherché à limiter la clause de conscience du médecin.

Ouvrons les yeux : aucune de ces mesures n’a été adoptée pour favoriser la justice et le bien commun.

Elles servent toutes les intérêts pécuniaires d’investisseurs financiers et de scientifiques trahissant la médecine et la recherche fondamentale au profit d’une technoscience eugéniste et mercantile.

Quand aurons-nous des femmes et des hommes politiques assez courageux pour défendre les droits de l’homme face aux puissances financières avides de soumettre l’humain à leurs appétits sans limte ?

Le Sénat réuni à compter du 21 janvier prochain pour la première lecture du texte va-t-il enfin réagir ?

L’association Juristes pour l’enfance appelle les citoyens désireux de promouvoir l’écologie humaine à rejoindre la manifestation du 19 janvier à Paris à l’appel de la coordination Marchons Enfants.

Bioéthique : injustices pour tous !

e projet de loi Bioéthique qui va être examiné par le Sénat dès la rentrée de janvier ne concerne pas seulement quelques-uns. 

Il prépare de graves injustices, pour tous :

•Injustices pour les plus fragiles : avec la généralisation de l’eugénisme prénatal, les personnes atteintes de handicaps ou de maladies génétiques se sentent de plus en plus « de trop » car « si on avait su » elles ne seraient pas nées.

•Injustices pour les soignants : avec la PMA pour femmes célibataires, la médecine est détournée de sa mission qui est de soigner et guérir, et soumise à des intérêts individuels, comme si le médecin était un simple prestataire de service.

•Injustices pour les enfants : avec la PMA sans père, le rôle essentiel des hommes pour l’éducation, l’équilibre et l’épanouissement de leurs enfants, est purement et simplement nié.

•Injustices pour les femmes : avec la promotion de l’autoconservation ovocytaire et le risque d’engrenage vers le système des mères porteuses, la maternité est artificialisée, puis dévalorisée, considérée comme un marché.

•Injustices pour la dignité humaine : avec l’abandon des interdits fondamentaux de créer des embryons transgéniques et des embryons chimères (animal-humain), la loi joue avec la nature même de l’être humain.

Nous avons fait part aux sénateurs de nos demandes prioritaires lors d’une audition début décembre : stopper la dérégulation de l’accès aux techniques artificielles de procréation humaine, refuser tout « droit à l’enfant » sans père, enrayer l’instrumentalisation de l’embryon humain et l’intensification de la sélection anténatale. Certes, nous avons été écoutés, mais nous devons absolument être entendus pour éviter toute aggravation par amendements…

Ces injustices, nous nous y opposerons toujours : ce que nous voulons, c’est une bioéthique qui protège l’être humain.

Source Alliance Vita

Retrouvez ici les fiches argumentaires pour répondre aux questions que pose le projet de loi bioéthique, notamment sur la PMA sans père

Avec ces fiches, vous pourrez répondre à  :

  • « tout le monde a droit à un enfant ! Si c’est possible, pourquoi les femmes célibataires n’auraient pas le droit d’avoir des enfants ? »
  • « Les gens qui sont contre cette loi sont homophobes »
  • « Ce n’est pas possible de créer des embryons animaux-humains ! »
  • « Beaucoup d’enfants ne connaissent pas leur père et ils s’en portent bien »
  • « Tant mieux si on peut sélectionner des enfants qui n’ont pas de maladies »
  • « La loi est passée, cela ne sert plus à rien ! »
  • « Cette loi n’enlève rien à personne, mais elle ouvre de nouveaux droits pour les femmes »
  • « la recherche sur l’embryon permet de trouver de nouveaux traitements pour les maladies »

Cliquez sur ce lien :

https://oxi90.com/OSZEPXF15/Fiches%20argumentaires.pdf

Lettre d’opposition à la PMA pour toutes envoyée par un adhérent à tous les députés du Rhône

Le 11 novembre 2019

Monsieur le député,

Nous vous écrivons au sujet de la loi de bioéthique qui consacre « la PMA pour toutes ». L’objectif de ce courrier est de vous témoigner de notre profonde inquiétude et de vous interpeller sur la responsabilité morale qui est la votre.

Nous retenons deux arguments forts à l’encontre de cette loi.

Tout d’abord pouvez-vous nous dire pour quelle maladie souhaitez-vous que la prise en charge soit déremboursée? En effet les moyens de la sécurité sociale étant limités, pour permettre aux personnes de satisfaire leur désir d’enfant, aussi légitime soit-il, il faudra bien financer «la PMA pour toutes» au détriment de l’assistance médicale aux personnes fragilisées par la maladie ou le handicap. Nous pouvons aussi imaginer de réduire encore le nombre de lits aux urgences et ailleurs ou de pressuriser un peu plus le corps médical et paramédical. Nous passons donc d’un système de solidarité à l’attention des personnes en situation de fragilité (maladie, handicap), à un système qui finance des techniques au service de désirs individuels indépendamment de tout problème de santé. Par contre, nous ne sommes pas dupes que la cause homosexuelle est instrumentalisée pour justifier la consécration de ce juteux marché de la procréation qui sera en outre financé par nos impôts. Vous savez aussi que ce mode de financement par la collectivité tente de masquer, au nom d’une fausse solidarité, l’épineux problème de la marchandisation du corps humain.

Nous ne croyons pas davantage au fait que cette loi réponde à un besoin sociétal important, piloté par une opinion de plus en plus favorable. En effet, l’opinion générale est souvent sans discernement, versatile et arbitraire, qui plus est, manipulée par le martelage médiatique et l’artifice des sondages. Nous pensons, monsieur le député que vous avez une responsabilité très lourde qui dépasse le cadre de cette loi. Voter favorablement pour cette loi, c’est valider un eugénisme qui n’en porte pas encore le nom. Le père de la première PMA, Jacques Testard, explique bien que toute PMA passe par une sélection embryonnaire. Toute acte de sélection est donc une forme d’eugénisme. Voulons-nous d’un monde tel que le film « bienvenue à Gattaca » ? Certes le diagnostic pré-implantatoire systématique a été retiré pour le moment de la loi. Mais pouvons-nous penser une seconde que les personnes qui devront utiliser des gamètes le feront sans aucun critère de sélection ? Croyez-vous que les personnes qui ont accès à ces techniques n’utiliseront pas tous les recours possibles pour avoir préférentiellement un enfant de tel sexe, de tel couleur de peau etc ? Les industriels de la procréation savent très bien les profits qu’ils peuvent tirer de ces techniques de sélection. Ils n’attendent que votre vote pour faire sauter les lois qui les empêchent d’atteindre leurs objectifs marchands. Donc si vous votez en faveur de cette loi, vous vous engagez en faveur de l’eugénisme, quelques soient les critères de « bonne conscience » invoqués par les défenseurs du projet de loi.

Nous avons certes tous une part de responsabilité dans ce paradigme du « meilleur des mondes » décrit par Aldous Huxley, qui s’ouvre devant nous : notre indifférence, notre manque de discernement, notre manque d’investissement et de lutte politique au profit de lobbies qui servent des intérêts privés et demain pour certains d’entre nous l’utilisation aveugle de ces techniques de procréation.

Néanmoins votre vote est plus qu’un vote politique, qui représenterait un choix sociétal. Votre vote sera un vote de conscience qui engagera durablement votre responsabilité morale personnelle. En effet, un vote, avant de servir certains intérêts, doit servir le bien commun. Or le bien commun le plus précieux, c’est notre dignité de personne qui inclut notre vulnérabilité. Madame Geneviève de Gaulle-Anthonioz l’a compris dans les camps de la mort et en a fait son combat toute sa vie, notamment en servant la cause d’ATD Quart Monde.

Voter pour l’eugénisme c’est croire que bricoler l’embryon améliorera notre humanité. Nous pensons au contraire que la recherche et la médecine peuvent se faire en respectant l’embryon, qui est une personne en devenir à part entière. Améliorons la santé des personnes certes mais telle que la « nature » nous les offrent, avec leurs tares, leurs défauts, leur maladie, leur imperfection. C’est la garantie, exigeante mais vraie, que toute personne sera acceptée telle qu’elle est et non telle que nous la désirerions. Il y a là un verrou anthropologique, humaniste à ne pas briser. Vous avez aujourd’hui cette responsabilité.

Par exemple, nous avons deux enfants souffrant d’autisme. Nous attendons que la société nous aide à les accompagner, et non pas que la société les considère comme des ratés.

Pensons au procès de Nuremberg qui a opposé pour la première fois à des personnes morales, revendiquant leur obéissance à des injonctions sociétales, le principe d’objection de conscience et de responsabilité morale. Peut-on imaginer que l’histoire jugera cette loi et ceux qu’ils l’ont votée responsables d’une nouvelle forme de marchandisation du corps humain, servitude post-moderne aux technologies du vivant ? Cet argument vous paraîtra peut-être abusif. Pourtant il est très actuel si nous regardons comment notre époque condamne le commerce triangulaire, considéré maintenant comme crime contre l’humanité. Comme nous devons porter collectivement la mémoire d’une France responsable de la traite négrière, nos enfants, petits-enfants ou autres descendants issus d’une généalogie impossible devront assumer les conséquences de cette loi.

En vous remerciant pour l’attention que vous voudrez bien porter à ce courrier, nous vous prions d’accepter, monsieur le député, nos salutations respectueuses.