Communiqué de presse AFC : Le projet de réforme des retraites est défavorable aux mères de famille

Les Associations Familiales Catholiques ont alerté depuis des mois sur les insuffisances, voire les injustices, de ce projet pour les mères de famille.

Les  » Droits familiaux  » représentent aujourd’hui 20 milliards d’euros et profitent pour 70% de leur montant aux femmes.

Ils sont au nombre de 3 :

La Majoration de Durée d’Assurance (MDA) qui alloue, quel que soit le nombre d’enfants, 8 trimestres d’assurance par enfant élevé aux parents et bénéficie essentiellement aux mères. Dans 65 % des cas la MDA améliore le montant de la pension de la femme et, dans 20% des cas, elle permet aux femmes d’avancer leur départ en retraite.

La majoration de 10 % de la pension de retraite pour les retraités qui ont élevé au moins 3 enfants.

L’Assurance Vieillesse du Parent au Foyer (AVPF) qui bénéficie, sous conditions de ressources, aux mères qui ont interrompu ou réduit leur activité pour élever un enfant. Parmi les bénéficiaires 27 % sont des allocataires très modestes.

Le projet de M. Delevoye prévoit de fusionner la MDA et la majoration de 10% de la pension de retraite par l’attribution d’une majoration uniforme de pension de 5 % par enfant élevé.

C’est ce qui lui permet d’affirmer que le 1er enfant est  » enfin pris en compte ». Mais cette présentation est biaisée. En effet, la MDA est aujourd’hui déjà versée dès le premier enfant. 

Par ailleurs l’attribution de cette majoration serait faite de façon non pas progressive, selon le rang de l’enfant, mais linéaire.

Les familles de 3 enfants seraient pour beaucoup d’entre elles particulièrement pénalisées puisqu’elles passeraient d’un système où chacun des conjoints bénéficie d’une majoration de 10 % de sa pension – soit un total de 20 % pour le couple – à un système où la majoration serait de 15 % (5+5+5) pour le couple.

Cette linéarité uniforme dans l’attribution des majorations ignore la particularité des familles nombreuses qui représentent encore 17 % des familles*. Alors que le taux d’emploi des mères d’un ou deux enfants est de 78 %, il n’est plus que de 62 % pour les mères de trois enfants et de 33 % pour les mères de quatre enfants et plus. Quant au niveau de vie, il est, pour les familles de trois enfants et plus, inférieur de 26 % aux familles de 1 ou 2 enfants**. De surcroît, les familles nombreuses ont, du fait de charges supérieures, une capacité d’épargne moindre.

L’AVPF, elle, serait remplacée par l’attribution de  » points d’activité  » attribués seulement sur la période des 0-3 ans de l’enfant alors qu’actuellement l’AVPF est attribuée sur une plus longue période qui peut aller jusqu’aux 20 ans de l’enfant pour les familles de trois enfants et plus.

Enfin les droits seraient calculés sur 60 % du SMIC et non plus sur un SMIC complet.

Le rapport de l’Institut de Protection Sociale du 26 novembre 2019 montre, données chiffrées à l’appui, que la perte du montant global de la pension des mères de famille est d’autant plus importante que celles-ci ont élevé plus d’enfants, cette perte étant particulièrement élevée pour les familles de 3 enfants et plus.

L’enfant n’est pas un bien privatif pour ses parents mais un investissement pour l’avenir puisque sa venue assure le renouvellement des générations, le dynamisme économique et les futures retraites. Les mères de famille qui interrompent leur travail pour élever leurs enfants participent de cet effort pour le bien de la société tout entière, aujourd’hui et demain.

Lorsque des  » droits familiaux  » sont accordés aux familles, c’est pour reconnaitre que les femmes, du fait de leur investissement auprès de leurs enfants n’ont pu se constituer une retraite équivalente à celle des personnes qui ont eu une carrière continue.

Les Associations Familiales Catholiques constatent qu’une fois de plus, l’effort financier à consentir est porté par les familles avec enfants. Il serait juste qu’elles ne soient pas les principales perdantes de l’actuelle réforme.

* INSEE, France portrait social

** UNAF, chiffres clefs de la famille 2019.

« Pourquoi s’engager aux élections municipales ? » Avis du politologue Guillaume Bernard

La mobilisation, à Paris, le 6 octobre dernier à l’appel du collectif « Marchons enfants » a été une évidente réussite. L’Exécutif le craignait ; les organisateurs, avec une fébrilité compréhensible, l’espéraient. Il n’était pas certain que, six ans après les manifestations contre la loi Taubira, les Français redescendent dans la rue. Et bien, ils l’ont fait et en masse !

Les progressistes désormais le savent : ils ne pourront pas, sans fracturer délibérément et profondément la société française, modifier la loi dite bioéthique. Une opposition nombreuse, ferme et résolue est là.

Comment analyser cette mobilisation ?

Il a été possible de constater deux points saillants tant en rencontrant des manifestants qu’en regardant les commentaires sur les réseaux sociaux.

D’abord, la base est plus « radicale », en fait plus cohérente, que ne semblent l’être les organisateurs, du moins dans leurs prestations publiques. Nombre de participants ont explicitement regretté que le matériel de propagande et les discours tenus à Paris n’aient pas mis en exergue les causes des mesures contestées et aient, d’une certaine manière, entériné le fameux « effet cliquet » qui veut qu’une réforme « progressiste » n’est jamais remise en cause même si elle a des effets délétères. Autrement dit, la base en a assez d’être à la remorque des initiatives de l’adversaire et veut reprendre la main. Elle demande donc de penser les enjeux bioéthiques et sociétaux de manière globale et non partielle, de ne pas se limiter à la « PMA sans père » (l’arbre qui cache la forêt) mais de contester, en bloc, la matrice des évolutions envisagées. Car la chosification de l’enfant ne commence pas avec la « PMA pour toutes » ; celle-ci n’est qu’un effet parmi d’autres. La réification de l’être humain a commencé avec la dépénalisation de l’avortement, la libéralisation de l’expérimentation sur les embryons et la dénaturation du mariage et de l’adoption.

Ensuite, la nature transpartisane de la manifestation, animée par un esprit bon enfant (aucune échauffourée avec la police, aucune dégradation du matériel urbain), mérite d’être relevée. Électeurs, militants et élus de toutes les sensibilités de droite se sont réunis sur des valeurs communes. Ils n’ont pas eu besoin du mot d’ordre de leurs partis respectifs (et c’est tant mieux). C’est la démonstration qu’il est possible de faire l’unité de la droite au-delà des actuels partis et, au besoin, contre eux s’ils préfèrent défendre leurs intérêts organisationnels contre le bien commun. L’occasion de créer une dynamique transpartisane a été torpillée après les manifs « pour tous », certains cherchant à récupérer le mouvement à leur seul profit. Presque providentiellement, elle se représente ; il ne faudrait pas la laisser passer à nouveau. Car, naturellement, se pose la question de l’évolution du mouvement dans les semaines et les mois à venir. Les organisateurs ont annoncé plusieurs dates d’éventuelle mobilisation si l’Exécutif ne reculait pas (ce qui est, évidemment, vraisemblable, puisqu’il dispose d’une majorité parlementaire et qu’il cherche à coaguler les « libéraux » de tous bords). Il serait heureux qu’ils aient bien en tête qu’il est indispensable de trouver des moyens d’action plus efficaces qu’en 2013, ne serait-ce que par respect des familles pour qui des déplacements réguliers représentent un coût non négligeable et à qui un nouvel échec (bercé de faux espoirs) pourrait avoir sur leur moral un coup fatal.

Par chance, le premier semestre 2020 va être marqué par les élections municipales. Il semble donc cohérent d’envisager une coordination locale des hommes de bonne volonté pour, au minimum, faire battre une liste et, si possible, en présenter une d’union sur la base d’une plateforme commune d’inspiration « classique ». Le local est le niveau idéal pour que les directives parisiennes n’aient pas d’influence et pour que des personnes, soucieuses du bien commun, puissent s’entendre (même si elles n’ont pas eu, jusqu’à présent, le même attachement partisan) et agir ensemble. Le plus proche ne doit plus être considéré comme un concurrent mais comme un allié potentiel.

La réussite du 6 octobre restera lettre morte si les manifestants ne prennent pas l’initiative de prendre, eux-mêmes, le taureau par les cornes. Ils ne doivent pas attendre les directives des organisateurs de « Marchons enfants » mais, d’une part, créer des cellules de reconquête du tissu social partout en France (écoles, œuvres caritatives, association de défense du patrimoine… et des listes aux municipales) et, d’autre part, refuser, envers et contre tous, de rester prisonniers du débat tel qu’il a été posé par l’adversaire. Il faut lui faire perdre l’avantage d’avoir choisi le sujet de débat ; il faut reprendre l’avantage, l’attirer sur son terrain, l’obliger à débattre des questions de fond, quitte à lui agiter sous le nez le chiffon rouge de l’avortement. Ce sera sans doute socialement plus délicat à assumer mais, sur le long terme, c’est la seule stratégie qui peut être gagnante en s’attaquant aux causes et non aux conséquences, en reconquérant petit à petit les esprits.

Guillaume Bernard

Citations politiques des Papes Pie XI et François

PIE XI, « L’action catholique et la politique. Discours à la Fédération universitaire italienne », 18 décembre 1927, la Documentation catholique, tome 23, n°506, 8 février 1930, col.357-358.

« Plus est vaste et important le champ dans lequel on peut travailler, plus important est le devoir. Et tel est le domaine de la politique qui regarde les intérêts de la société tout entière, et qui, sous ce rapport, est le champ de la plus vaste charité, de la charité politique, dont on peut dire qu’aucun autre ne lui est supérieur, sauf celui de la religion… C’est dans cet esprit que les catholiques doivent considérer la politique. »

Le 7 juin dernier, le Saint-Père disait lors d’une rencontre à Rome vendredi avec des milliers d’élèves d’écoles jésuites avec leurs parents et professeurs :

Pape François le 7 juin dernier, lors d’une rencontre à Rome vendredi avec des milliers d’élèves d’écoles jésuites avec leurs parents et professeurs :

« S’impliquer dans la politique est une obligation pour un chrétien. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas « jouer à Ponce Pilate », nous en laver les mains : nous ne pouvons pas. Nous devons nous impliquer dans la politique, parce que la politique est l’une des formes les plus élevées de la charité, parce qu’elle recherche le bien commun. Et les laïcs chrétiens doivent travailler en politique. Vous me direz : « Mais ce n’est pas facile ! ». Mais il n’est pas facile non plus de devenir prêtre. Il n’y a pas de choses faciles dans la vie. Ce n’est pas facile, la politique est devenue trop corrompue : mais moi je me demande: elle s’est corrompue, pourquoi ? Parce que les chrétiens ne se sont pas impliqués en politique dans un esprit évangélique ? Avec une question que je te laisse : c’est facile de dire « c’est la faute à untel ». Mais moi, qu’est-ce que je fais ? C’est un devoir ! Travailler pour le bien commun est le devoir d’un chrétien ! Et tant de fois, la voie pour travailler est la politique. Il y a d’autres voies : professeur, par exemple, est une autre voie. Mais l’activité politique pour le bien commun est l’une des voies. Cela est clair. »

Communiqué de presse FAFCE – ans de la Convention internationale des droits de l’enfant : notre responsabilité commune

Bruxelles, le 21 novembre 2019

À l’occasion du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant (1989), la FAFCE rappelle l’importance de prendre soin de nos enfants, avec une attention toute particulière pour leur bien-être, et ce grâce à une éducation adéquate. Dans un contexte d’inflation des droits de l’Homme, il est important de rappeler ce que couvrent les droits de l’enfant.

Les droits de l’enfants sont les droits de l’Homme

Les droits de l’Homme concernent toute personne, enfant inclus.

Un enfant possède un droit à la vie et à avoir un père et une mère, qui ont la responsabilité de prendre soin de lui.

En effet, comme le relevait notre Président, Vincenzo Bassi, « puisque les enfants ne possèdent pas encore la capacité d’exercer leurs droits, c’est aux parents qu’il revient la responsabilité de les leur garantir ».

Pour cette raison, il est impossible de distinguer les droits des enfants des droits de la famille, puisqu’un enfant est directement dépendant de ses parents.

Par exemple, la pauvreté d’un enfant signifie toujours la pauvreté d’une famille.

La différence entre ces deux « droits » – droit de l’enfant et droits de l’homme – est donc uniquement théorique.

En pratique, les droits de l’enfant se réfèrent à la responsabilité de la famille de s’occuper de d’eux, en tant que premier niveau essentiel de communauté.

Éducation et responsabilité parentale

Par conséquent, l’éducation relève en premier lieu de la responsabilité des parents, comme le rappelle l’article 18 de la Convention relations aux droits de l’enfant : « la responsabilité d’élever l’enfant et d’assurer son développement incombe au premier chef aux parents ou, le cas échéant, à ses représentants légaux ».

Les parents possèdent donc le droit premier d’éduquer leurs enfants en accord avec leur conviction religieuse et morale, qu’il s’agisse des dimensions de l’amour humain ou encore de la nature de la sexualité, du mariage et de la famille.

Reconnaître le rôle de la famille pour mieux respecter l’intérêt supérieur de l’enfant

Dans un contexte de déficit démographique et de population vieillissante, les enfants sont le futur de l’Europe. La société actuelle a le devoir de construire un environnement sûr au sein duquel ils peuvent grandir.

Les États et les institutions internationales doivent reconnaître le rôle de la famille et sa contribution pour le bien commun. Lorsque nous célébrons les droits des enfants, nous ne pouvons nous soustraire à cette responsabilité commune pour notre futur.

Découvrez et soutenez l’association GENESES qui remet « à flots » des jeunes étudiants ou jeunes actifs…

Voici la présentation de l’association GENESES, basée en Saône-et-Loire (71), entre Mâcon et Charolles. L’association propose de remettre «à flot» de jeunes étudiants ou de jeunes actifs en leur proposant une période de pause et de réflexion personnelle et professionnelle pour mieux repartir : Un jeune qui aurait échoué dans ses études, un autre qui aurait pris conscience qu’il s’est peut-être trompé de voie professionnelle…Nous connaissons tous quelqu’un qui a pu traverser cette période.

GENESES propose des sessions de quelques mois avec un programme complet : sport, dépassement de soi, chantiers en BTP et paysagisme, cours en droit des entreprises et en sciences humaines, théâtre, chant…

 Découvrez ci-dessous le film présentant GENESES

Axelle Jacquemont www.geneses.org

Article paru dans le Point à propos de la théorie du Genre sur le mea culpa de Christopher Dummitt

Faute avouée est à moitié pardonnée mais comment rattraper absolument toutes les plumes d’une poule plumée un jour de grand vent ??

Christopher Dummitt, historien de la culture et de la politique, enseigne à l’université Trent, au Canada. Il avoue dans un texte traduit dans Le Point :

[…] Aujourd’hui, j’aimerais faire mon mea culpa. Mais je ne me contenterai pas d’être désolé pour le rôle que j’ai pu jouer dans ce mouvement. Je veux détailler les raisons qui me faisaient faire fausse route à l’époque, et celles qui expliquent les errements des socio-constructionnistes radicaux contemporains. J’ai avancé les mêmes arguments qu’eux et que je sais qu’ils sont faux. J’ai ma carte du club socio-constructionniste.

J’ai terminé mon doctorat en histoire du genre et publié en 2007 mon premier livre sur le sujet, TheManly Modern : Masculinity in Postwar Canada[Modernité virile : la masculinité dans le Canada d’après-guerre].

Mais ne vous fiez pas au titre, il ne s’agit en réalité que de cinq études de cas datant du milieu du XXe siècle, toutes centrées sur Vancouver, où des aspects « masculins » de la société ont pu faire l’objet d’un débat public.

Pour mes exemples, j’ai pioché dans la culture automobile, le système pénal, un club d’alpinisme, un terrible accident du travail (l’effondrement d’un pont) et une commission royale sur les anciens combattants.

Je n’entrerai pas dans les détails, mais j’ai honte de ma production, surtout en ce qui concerne les deux dernières parties.

J’ai également publié un article tiré de mon mémoire de maîtrise, dont la portée a sans doute été plus large que mes travaux académiques.

C’est un article divertissant consacré aux liens entre les hommes et le barbecue dans le Canada des années 1940 et 1950. Publié pour la première fois en 1998, il a été intégré à plusieurs reprises dans des manuels de premier cycle. Bien des étudiants embarqués dans l’étude de l’histoire du Canada ont été obligés de le lire pour en apprendre davantage sur l’histoire du genre et la construction sociale du genre.

Petit problème : j’avais tort. Ou, pour être un peu plus précis : j’avais partiellement raison.

Et pour le reste, j’ai globalement tout inventé de A à Z.

Je n’étais pas le seul. C’est ce que faisait (et que fait encore) tout le monde. C’est ainsi que fonctionne le champ des études de genre.

Je ne cherche pas à me dédouaner. J’aurais dû faire preuve de plus de discernement. Mais, rétrospectivement, je crois que c’était le cas : je ne me bernais pas moi-même. Raison pour laquelle je défendais ma position avec autant de ferveur, de colère et d’assurance. Cela me permettait de camoufler qu’à un niveau très élémentaire j’étais incapable de prouver une bonne partie de mes propos. Intellectuellement, ce n’était pas jojo.

[…] Mes réponses, je ne les ai pas trouvées dans mes recherches primaires. Je les ai tirées de mes convictions idéologiques, même si, à l’époque, je ne les aurais pas qualifiées ainsi. Sauf que c’est bien ce qu’elles étaient : un ensemble de croyances préconçues et intégrées a priori dans la pénombre académique que sont les études de genre. […]