Communiqué de presse AFC : Examen du projet de loi bioéthique : les Associations Familiales Catholiques signent l’Appel à manifester du collectif Marchons Enfants

Lundi 9 septembre, à 21h30, à l’Assemblée Nationale, débutait l’examen du projet de loi relatif à la bioéthique par la commission spéciale, constituée à cet effet. Mmes Agnès Buzyn, Nicole Belloubet et Frédérique Vidal ainsi que les différents rapporteurs de la commission seront entendus. A cette occasion et comme lors de leur audition le 27 août dernier, les Associations Familiales Catholiques continuent d’alerter les parlementaires et l’opinion publique sur l’intrusion grandissante et excessive de la technique dans le domaine de la procréation. Avec les associations regroupées sous le label « Marchons Enfants », elles lancent un Appel à manifester le 6 octobre prochain contre la PMA pour tous et la GPA.

Les bonnes raisons de venir manifester notre opposition au projet de loi sur la PMA sans PERE

les AFC sont engagées depuis des années pour promouvoir la famille comme pierre angulaire de notre société. A chaque « progrès social », du moins c’est le vocable officiel, nos gouvernants n’ont cessé de vouloir individualiser la société, de l’arracher aux prédéterminismes, de libérer l’homme de la religion et de toute pensée doctrinale. Cette doctrine, car c’en est une, fragilise nos familles à chaque « progrès ».

Le progrès en cours, c’est le nouveau projet de loi bioéthique.

Les états généraux de la bioéthique ont été l’occasion de nous exprimer sur les sujets touchant au début de vie, fin de vie et intelligence artificielle. Cette démarche de révision des lois bioéthique est en train de se conclure, les rapporteurs ont publié le projet de loi. Cette semaine, les différents acteurs de la bioéthique ont été entendus par le parlement.

La présidente de notre confédération, Pascale Morinère, et Bertrand Lionel-Marie ont pu s’exprimer une dernière fois le 27 août leurs vives inquiétudes sur l’orientation du projet de loi.

Vous pouvez retrouver cette audition ici : (début à 1h 35min 52s).

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.8052235_5d6543943b10c.commission-speciale-bioethique–auditions-diverses-27-aout-2019

Les religions ont aussi été entendues – juifs – protestants – catholiques. Les musulmans ayant décliné l’invitation. Nos députés se sont crus biblistes experts et ont tenté de faire la leçon en utilisant la bible pour prouvez que la GPA était approuvée par les écritures. Beau tacle de Mgr d’Ornelas à écouter.

Les courants philosophiques ont été auditionnés, mais le constat est surprenant : 100% de loges maçonniques, très clairement en faveur de la PMA et entre deux lignes, pour la GPA.

Ce projet de loi va entraîner un changement important de paradigme pour la médecine. La sécurité sociale, nos cotisations, vont servir à autre chose que du soin ou de la prévention, car la PMA pour toutes sera prise en charge. C’est un chèque en blanc pour assouvir un projet parental que la nature ne permet pas, un droit à l’enfant absolu.

Les témoignages des familles LGBTQ+ montrent des situations d’une complexité juridique inconnues de nos aïeux. La loi est appelée à la rescousse pour réparer et adouber. Mais c’est faire fi des besoins et droits de l’enfant, en particulier du droit à connaître ses origines masculines. L’inscription de 2 mères à l’état civil, l’intrusion du notaire dans le projet parental vont être des éléments déstabilisateurs de notre société.

Le très faible nombre de donneurs de gamètes, moins de 800 en France, va d’une part léser les couples infertiles et d’autre part obliger le monde médical à acheter à l’étranger. C’est la marchandisation du corps humain qui est en jeu.

Il faudra aussi ne pas être totalement focalisé sur la problématique de la filiation et de la stabilité des familles qui nous tient tant à cœur, mais exprimer notre rejet de l’utilisation de chimères pour la recherche scientifique. Le projet de loi prévoit,par effet cliquet, d’autoriser les chimères jusqu’à 15 jours, la suite ne sera plus qu’un « réglage » de ce délai permettant une recherche scientifique sans contraintes et un alignement vers les législations les plus permissives avec l’argument massue de ne pas être en retard. Le but étant de créer des organes humains dans des corps animaux, et ainsi de tendre vers la vie sans fin sur terre.

Dernier point concernant l’autorisation de dons d’organes et tissus d’un enfant vers ses parents. Le projet demande un consentement à partir de 13 ans. Comment imaginer un libre consentement sous la pression familiale a cet âge ?

Nous avons été écoutés, mais pas entendus.

La démocratie nous donne le droit de manifester.

Nous allons donc utiliser ce droit.

2 rendez-vous pour cela :

•Une manifestation à Lyon le 12 septembre

• Une manifestation nationale à Paris le 6 octobre. Des bus partiront de Lyon.

Retrouvez l’éditorial de Mgr Marc Aillet paru dans la revue diocésaine “Notre Eglise” d’octobre 2019 « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32).

 « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). A qui Jésus pouvait-il bien s’adresser ici, sinon à une poignée de disciples, parmi les foules nombreuses qui se pressaient autour de lui ? A ceux-là seuls qui cherchaient à vivre comme lui et qui écoutaient sa Parole pour la mettre en pratique. En un temps où, chez nous, le christianisme devient minoritaire – 7 à 8% de ceux qui se disent catholiques en France sont « messalisants », c’est-à-dire vont à la messe tous les dimanches, ce qui fait 4 à 5% de la population française –, cette apostrophe résonne d’une manière particulière. Elle désigne ceux qui veulent suivre le Christ, non pas de loin, en curieux, par tradition ou seulement avec des motivations sociales, mais s’attachent à lui par conviction, font l’expérience de sa présence et de son amour dans la Parole et les Sacrements, conforment leur vie aux exigences de l’Evangile. Ils ne prétendent pas être meilleurs que les autres, ils se savent pécheurs, mais ils s’appuient sur le Seigneur et sont en paix avec le Magistère de l’Eglise. Par-dessus tout, ils travaillent à ce que leur vie soit cohérente avec leur foi. Et ils cultivent une conscience missionnaire : ils veulent partager ce trésor avec leurs contemporains. Ils ne s’engageraient pas résolument dans l’annonce de l’Evangile, s’ils n’étaient pas convaincus, en vertu de leur propre expérience, « qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose,que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison » (Pape François, La joie de l’Evangile n° 266). Tout l’été, dans notre diocèse, j’ai rencontré des jeunes qui veulent faire partie de ce « petit troupeau » du Seigneur : les camps vélo et le camp St-Michel Garicoïts animés par les jeunes prêtres et séminaristes du diocèse, laroute chantante et la mission d’évangélisation Agur Maria durant les fêtes de Bayonne ; mais aussi la mission du Chemin néo-catéchuménal à Biarritz avec 350 jeunes espagnols, la Route Saint-Martin, avec 400 jeunes qui ont traversé notre diocèse entre le Berceau de St-Vincent de Paul et Lourdes, la semaine mariale avec les missionnaires d’Ain Karem à Biarritz… Je pense encore à cette jeune fille de notre diocèse, Jeanne, qui s’est envolée, au nom de sa foi, pour un an comme volontaire dans un bidonville de Santiago du Chili, avec l’association Misericordia. Il est consolant de constater que le petit troupeau du Seigneur est fervent et zélé et veut répondre à la lettre au mandat missionnaire du Christ : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné » (Mc 16, 15-16). La ferveur de ce petit troupeau est d’autant plus importante aujourd’hui que ce que saint Jean Paul II appelait des « structures de péché » exerce une influence de plus en plus destructrice sur les équilibres de vie de nos contemporains.C’est en plein été que le projet de loi bioéthique a été présenté en Conseil des ministres pour être discuté en priorité au Parlement dès le mois de septembre, comme si, avec la crise des gilets jaunes, il n’y avait rien de plus urgent en France ! Peut-être la bataille est-elle perdue d’avance : rien ne peut résister au progrès de la liberté individuelle qui soumet désormais la loi, censée protéger et promouvoir le bien commun, aux désirs individuels. Pour satisfaire les désirs de quelques-uns, en substituant à la nature de la personne humaine les prouesses coûteuses de la science et de la technique, on va légaliser la PMA pour toutes et organiser la fabrication d’enfants privés intentionnellement de père ! Est-ce vraiment un progrès pour l’humanité ? Ce n’estpas faute d’avoir alerté et pourtant rien n’y a fait : ni les Etats généraux de la bioéthique où un large consensus s’est constitué contre la PMA ; ni les prises de position épiscopales pourtant bien argumentées du point de vue scientifique et anthropologique,et dans une volonté de dialogue apaisé. Nul ne fait plus attention aux mensonges qui nous bercent d’illusions : à l’heure du PACS, ceux qui nous gouvernent juraient leurs grands dieux qu’il n’y aurait jamais de mariage homosexuel ; à l’heure du mariage pourtous, on nous assurait en haut lieu qu’il n’y aurait jamais la PMA ; aujourd’hui on nous promet qu’il n’y aura pas de GPA … autrement dit : celle-ci est inéluctable à plus ou moins brève échéance ! Comme le souligne Chantal Delsol dans une excellente chronique : « Nous avons l’impression que rien ne peut arrêter ce processus, que le dit progrès est comme une roue crantée qui jamais ne retourne en arrière ». Pour autant, le petit troupeau qui ne se désintéresse pas du bien de l’homme, dont la dignité est d’avoir été créé par Dieu à son image et racheté par Jésus-Christ, ne doit en aucun cas se démobiliser. Il doit même faireentendre la voix de la raison et du bon sens, et se joindre à tous les hommes de bonne volonté qui n’abdiquent pas leur dignité. A court terme, cette voix est quasi inaudible auprès des gouvernants et des législateurs et d’une opinion publique anesthésiée par des medias complices. Mais le petit troupeau se situe résolument dans le temps long et il sait qu’en se manifestant il peut réveiller les consciences. Il faut continuer à crier dans le désert, en espérant contre toute espérance. Dieu n’est jamais insensible au cri des pauvres qui n’ont pas d’autres armes que leur foi, leur prière et l’intégrité de leur conscience pour combattre et remporter la victoire.

Oui il faut se manifester. Bref : tous à Paris le 6 octobre.