Communiqué de presse AFC – PMA : l’article est voté, mais la loi n’est pas votée

Tout est encore possible.

L’article 1 du projet de loi de bioéthique autorise la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules. Il a été voté cette nuit par le Sénat par 160 voix contre 116.

Contrairement à l’Assemblée Nationale, le remboursement par la Sécurité sociale a été limité aux infertilités pathologiques.

La PMA est la mesure la plus emblématique de la loi. L’essentiel de ce texte contribue à doter la procréation technique et marchande d’un cadre légal.

Les Associations Familiales Catholiques sont scandalisées par le résultat du vote de cette nuit qui bafoue les droits des enfants.

•Elles continuent de dénoncer avec force la création qui serait rendue possible de chimères animal-homme, de bébés génétiquement modifiés, de gamètes artificiels à partir de cellules de peau reprogrammées.

•Elles s’insurgent contre toute absence de limite à la recherche sur l’embryon, des avancées en direction de l’utérus artificiel, de l’arrivée des organismes à but lucratif pour conserver les gamètes et les embryons.

•Elles s’alarment de la montée de l’eugénisme avec l’introduction du diagnostic pré implantatoire pour  » traquer  » les anomalies génétiques.

•Elles relèvent qu’aucun plan de lutte contre l’infertilité n’est mis en place alors que cette loi traite de cette question et que le recours à la PMA se fait à présent au bout d’une année d’infécondité et non plus deux.

L’ensemble de ces mesures désigne les bénéficiaires économiques de la loi qui prospèrent sur le business du corps des femmes et des hommes et de leur procréation : les cliniques de la procréation, les laboratoires pharmaceutiques et biologiques, les banques de sperme, les réseaux commerciaux et juridiques.

Les AFC appellent instamment les sénateurs à ne pas contribuer à cette exploitation de l’homme par l’homme à travers ce texte. Elles leur demandent de voter contre cette loi le 6 février prochain.

Tout est encore possible.

Elles seront encore, ce soir, devant le Sénat pour rappeler que la France est en Etat d’Urgence bioéthique.

Monseigneur Aupetit pend à nouveau position sur la bioéthique : « Si nous nous taisons, les pierres crieront »


AFP
 15 janvier 2020

À quelques jours d’une nouvelle manifestation contre le projet de loi bioéthique et alors que le texte sera débattu en séance à partir du 21 janvier au Sénat, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, vient de prendre, une nouvelle fois, position. Il appelle à « une prise de conscience […] urgente ».

C’est une nouvelle période décisive qui va s’ouvrir pour le projet de loi bioéthique. Dans moins d’une semaine, le 21 janvier, le texte va être débattu au Sénat. Alors que la conférence des évêques de France a récemment publié trois mises en garde sur le projet de loi bioéthique, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a à son tour pris la plume. « Si nous nous taisons, les pierres crieront », affirme-t-il en préambule, reprenant les mots de saint Luc (Lc 19, 40). « Après avoir commencé à détruire la planète, allons-nous laisser défigurer notre humanité ? Qui osera élever la voix ? », s’interroge-t-il. « Depuis des années, nous nous engageons toujours plus avant vers une dérive mercantile de pays nantis qui se payent le luxe d’organiser un trafic eugéniste avec l’élimination systématique des plus fragiles, la création d’embryons transgéniques et de chimères », rappelle encore l’archevêque de Paris. « Comment se fait-il que notre société si soucieuse, à juste titre, du respect de l’écologie pour la planète, le soit si peu quand il s’agit de l’humanité ? Tout est lié. »

Rappelant que « l’enfant est un don à recevoir, pas un dû à fabriquer », Mgr Michel Aupetit réaffirme que « l’absence d’un père est une blessure que l’on peut subir, mais il est monstrueux de l’infliger volontairement ». « Il est encore temps pour le législateur de se ressaisir, d’oser dépasser les postures idéologiques et pour tous les citoyens de faire entendre la voix du bon sens, de la conscience et de la fraternité humaine ».

Communiqué de presse AFC – Au Sénat : un texte de bioéthique aggravé en commission

Le 21 janvier prochain, le projet de loi de bioéthique arrivera en discussion publique. Des amendements viennent d’être introduits en commission dans le texte déjà voté à l’Assemblée Nationale le 15 octobre dernier.

Ils apportent quelques améliorations et de nombreuses transgressions supplémentaires :

• Art. 1er : PMA La PMA  » pour toutes  » est maintenue mais limitée, pour les couples homme-femme, aux couples infertiles. La PMA ne sera remboursée que pour les couples infertiles. En revanche la PMA avec GPA au sein des couples de femmes reste interdite ainsi que pour lespersonnes transsexuelles. Une évaluation psycho-sociale des demandeurs est réintroduite.

• Art. 14. IV : Recherche sur l’embryon La recherche sur l’embryon est encore plus permissive avec la culture de l’embryon in vitro autorisée jusqu’au 21e jour (au lieu de 14). Les embryons chimériques ou transgéniques restent autorisés et, surtout, le DPI (Diagnostic préimplantatoire) avant PMApermettant de dépister, entre autres, les personnes trisomiques et le double de DPI sont autorisés, favorisant la  » traque  » des personnes porteuses d’anomalies génétiques liées au nombre anormal de chromosomes (aneuploïdie).

•Art. 3. III : Accès aux origines Le recours aux tests génétiques est autorisé, permettant de rechercher ses origines, mais l’autorisation expresse du donneur est requise pour les enfants nés de don, limitant fortement ce qui avait été prévu par l’Assemblée en matière d’accès aux origines.

• Art. 4 : Filiation La filiation des personnes nées d’une  » PMA pour toutes  » n’est pas modifiée, un enfant pourra toujours  » naitre de deux mères « . En revanche, la transcription des actes de naissance d’enfants nés par GPA à l’étranger reste interdite, contrairement à la jurisprudence récente de la Cour de cassation. Le parent  » d’intention  » devra avoir recours à l’adoption.

Le Sénat n’a pas dit son dernier mot puisque tout reste à faire au cours des débats à venir.

Les Associations Familiales Catholiques remercient les sénateurs qui s’engagent avec courage contre ce projet de loi. Elles rappellent avec force qu’il n’existe pas de droit à l’enfant et que la chaine de production du vivant que ce texte organise offrira des profits substantiels au business de la procréation au mépris des souffrances infligées aux enfants à naitre. Le développement d’une société se juge au respect des plus petits et des plus fragiles : les AFC invitent les sénateurs à un sursaut de conscience urgent !

Elles seront dans la rue le 19 janvier prochain, à la veille des débats, pour les y encourager avec les centaines de milliers de personnes qui se reconnaissent dans le mouvement Marchons Enfants.