ARTICLE CNAFC. La fidélité, une exigence naturelle et mystique. Quel regard la doctrine sociale de l’Eglise porte-t-elle sur la fidélité dans le couple, cette exigence à la fois naturelle et mystique ?

Une seule chair

Dans le mariage, « l’homme et la femme “ne sont plus deux mais une seule chair” et sont appelés à grandir sans cesse dans leur communion à travers la fidélité quotidienne  à la promesse du don mutuel total que comporte le mariage », affirme saint Jean-Paul II dans Familiaris Consortio (§19).

Si l’Église appelle chacun des époux à cette « donation personnelle totale jusqu’en sa dimension temporelle », c’est parce que Dieu est amour, et « vit en lui-même un mystère de communion personnelle d’amour ». « En créant l’humanité de l’homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l’être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité  correspondantes, à l’amour et à la communion » (§11).

Le mariage chrétien répond donc  à « une exigence profondément humaine », celle de « la complémentarité naturelle qui existe entre l’homme et la femme ». Mais « dans le Christ Seigneur, Dieu prend cette exigence, il la confirme, la purifie et l’élève, la menant à sa perfection par le sacrement de mariage » (§19).

Préparation au mariage : le regard du Pape François

Il est donc important que la préparation au mariage réponde à ces deux exigences, naturelle et surnaturelle. C’est ce à quoi invite le pape François dans l’exhortation post-synodale Amoris Laetitia : « La pastorale pré-matrimoniale et la pastorale matrimoniale  doivent être avant tout une pastorale du lien, par laquelle sont apportés des éléments qui aident tant à faire mûrir l’amour qu’à surpasser les moments durs. Ces apports ne sont pas uniquement des convictions doctrinales, et ne peuvent même pas être réduits aux précieuses ressources spirituelles que l’Église offre toujours, mais ils doivent aussi être  des parcours pratiques, des conseils bien concrets, des tactiques issues de l’expérience,
des orientations psychologiques. » (§211)

Couples dans la souffrance

Mais l’Église n’oublie pas les couples traversés par la souffrance : « Un engagement  pastoral faisant plus encore appel à la générosité, à l’intelligence et à la prudence » leur est dû, affirme Familiaris Consortio (§77), qui dresse une longue liste des épreuves qui les menacent : « les familles de ceux qui sont astreints à de longues absences ; les familles des prisonniers, des réfugiés et des exilés ; celles qui n’ont pas de maison ; celles qui ne comportent que l’un des parents ; les familles qui ont des enfants handicapés ou drogués ; celles qui souffrent de discrimination ; les familles divisées, celles qui sont composées d’époux encore mineurs ; les personnes âgées, plus d’une fois contraintes à vivre dans la solitude et sans moyens de subsistance. »

Le texte voit aussi dans l’épreuve l’occasion pour les pasteurs de « comprendre et faire vivre les aspects élevés de la spiritualité du  mariage et de la famille, qui trouvent leur inspiration dans la valeur de la croix et de la résurrection du Christ, source de sanctification et de profonde joie dans la vie quotidienne, dans la perspective des grandes réalités eschatologiques de la vie éternelle. »

« Dans toutes ces situations », invite saint Jean-Paul II, « on n’omettra jamais la prière, source de  lumière et de force en même temps qu’aliment de l’espérance chrétienne. »

Les services des AFC pour les couples

Aux AFC, nous savons bien que quand les couples sont stables et unis, en plus de leur famille, c’est toute la société qui en bénéficie. C’est pourquoi elles agissent pour le couple de multiples façons.

Aimer en Vérité est un cycle de visioconférences en ligne, au rythme de 3 soirées par an, avec un intervenant. avec des supports pour la communication dans le couple, des conférences et podcasts ou encore des articles à destination des couples. Le thème de l’année 2024 est la fidélité.

Dîner en amoureux est un support de communication pour les couples.

Enfin, de nombreux podcasts et articles sont disponibles sur notre site.

LA CONFERENCE DE MGR AUPETIT EST EN LIGNE « La réalité de l’embryon, s’émerveiller de la vie en son commencement ».

Depuis bien longtemps, nous vous avions annoncé cette conférence.

Nos abonnés de la région lyonnaise ont pu y assister le 26 mars à la paroisse Saint-Bonaventure.

Nous sommes heureux de mettre cette vidéo en libre disposition aujourd’hui.

N’hésitez pas à visionner et à faire connaître cette conférence pleine d’émerveillement et d’espérance autour de vous.

Mgr Aupetit – La réalité de l’embryon, s’émerveiller de la vie en son commencement – YouTube

L’ADORATION EN COUPLE – PODCAST.

Jour 10 – L’adoration en couple – Hozana

Texte de l’audio 

Aujourd’hui, le CLER nous livre ce témoignage sur la grâce de l’adoration  :

« Je voudrais témoigner de la chance de connaître et de vivre des temps d’Adoration en couple. Ainsi notre amour si limité peut s’abreuver à l’amour inconditionnel et sans limite du Christ. Par hasard ou par providence, nous avons commencé à Adorer en couple le Seigneur, grâce à la mise en place d’une Adoration perpétuelle sur le sanctuaire près de chez nous.

Et J’ai expérimenté la transformation de mon amour pour mon mari. Et je ne peux le garder pour moi.

Nous avions plein de bonnes raisons d’aller à cette proposition d’adoration ! Prier pour les familles, les couples, les vocations, l’Eglise et notre propre famille. Nous qui y allions par devoir ou pour mon mari pour me faire plaisir … Nous n’y allions pas pour nous … Nous n’attendions rien d’autre que de faire notre « bonne action » et nous avions de quoi prier. Mais jamais j’imaginais que mon amour pour mon mari allait être autant transformé ! Jamais je n’imaginais que notre amour avait besoin d’être sauvé !

En fait, le Seigneur nous attendait comme Il sait si bien le faire, de façon discrète, sans jamais nous forcer et avec beaucoup de patience et de délicatesse …

En couple, seul, au milieu de la nuit, depuis 12 ans, nous allons 1h/semaine, face à face avec le Christ. Nous avons expérimenté qu’au-delà de nos discours, de nos prières, cette longue et silencieuse présence a permis au Seigneur de nous inonder de son propre amour.

Le Seigneur a réussi à transformer totalement mon regard sur mon mari, sur notre amour. Il m’a comme donné Son regard et mon amour s’en ai trouvé apaisé. Je sens que je me détache peu à peu de ce qu’on peut appeler un amour hors sol, idéalisé, et je m’ancre peu à peu dans un amour incarné et désintéressé : au lieu de ne voir que les défauts de mon mari, je vois ses qualités. Les reproches ne sont plus si prégnants, l’important devient naturellement le bonheur de mon mari. Cela nous réjouit. Et même si bien souvent le sommeil nous guette, le Seigneur arrive à nous unir en profondeur, comme s’Il unissait nos vies « spirituelles », nos âmes, bien au-delà des mots, au-delà de nos intelligences, au-delà de nos corps.

Ainsi je peux dire que mon amour pour mon mari a été purifié, renforcé, vivifié, renouvelé par le Seigneur. Tout s’est fait en douceur, cet amour transformé n’est pas issu de mon propre travail mais m’a été vraiment donné par le Christ. Comme le dit saint Paul « Laissez-vous transformer par le Christ » , c’est vraiment une libération et joie pour l’Eternité.»

Prière

Prions pour que les couples se laissent transformer par l’amour de Jésus et puissent regarder leur conjoint avec le regard et l’amour du Christ.

Prière pour notre famille (Dominicaines d’Estavayer-Le-Lac)

Seigneur, Fais de notre famille le lieu de Ton amour. Qu’il n’y ait pas d’injure puisque Tu nous donnes la compréhension. Qu’il n’y ait pas d’amertume puisque Tu nous bénis. Qu’il n’y ait pas d’égoïsme puisque Tu nous encourages. Qu’il n’y ait pas de rancœur puisque Tu nous donnes le pardon. Qu’il n’y ait pas d’abandon puisque Tu es avec nous. Que nous sachions marcher jusqu’à Toi dans notre vie de tous les jours. Fais de nous, Seigneur, ce que Tu désires ; Aide-nous à nous orienter vers Ton chemin. Que nous donnions chacun le meilleur de nous-mêmes pour être heureux en famille. Amen Marie et Joseph, Sainte famille, priez pour nous.

La vieillesse : ce qu’en dit la Doctrine sociale de l’Église

Loin d’être seulement les bénéficiaires de la solidarité intergénérationnelle, les personnes âgées en sont aussi les actrices.

Les “anciens” ont une mission particulière

« Solidarité intergénérationnelle » : l’une des réalités qui se cachent derrière ce terme un peu galvaudé est celle de la mission particulière des anciens auprès des générations suivantes. Un thème cher au pape François, qui a instauré la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021, juste après la pandémie du Covid : « Quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela », leur a-t-il donc lancé à l’occasion de la première édition, le 25 juillet 2021 : « Car il n’y a pas un âge de retraite pour la mission d’annoncer l’Évangile, de transmettre les traditions aux petits- enfants. Il faut se mettre en chemin et, surtout, sortir de soi pour entreprendre quelque chose de nouveau. […] Il y a donc une vocation renouvelée pour toi aussi à un moment crucial de l’histoire. »

Le pape François a particulièrement à cœur de les appeler à la mission !

Le pape n’ignore pas les difficultés de cet âge qui est aussi le sien : « Tu te demanderas : comment est-ce possible ? Mon énergie s’épuise petit à petit et je ne crois pas pouvoir faire grand-chose. Comment puis-je commencer à me comporter différemment lorsque l’habitude est devenue la règle de mon existence ? Comment puis-je me consacrer à ceux qui sont plus pauvres alors que j’ai déjà tant de soucis pour ma famille ? Comment puis-je élargir mes horizons quand je ne parviens même plus à quitter ma résidence ? » Mais il leur répond par l’exemple de Nicodème, qui « a posé une question similaire à Jésus lui-même lorsqu’il lui a demandé : “Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ?” (Jn 3, 4). Cela est possible, répond le Seigneur, en ouvrant son cœur à l’action de l’Esprit Saint qui souffle où il veut. »

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15)

« Ils portent encore des fruits dans la vieillesse » (Ps 92, 15), a encore fait valoir le pape l’année suivante, citant le psaume 92, bien que « les sociétés les plus développées dépensent beaucoup pour cet âge de la vie, mais elles n’aident pas à l’interpréter, offrant des plans d’assistance, mais pas des projets de vie ». Pourtant, « un des fruits que nous sommes appelés à porter est celui de prendre soin du monde » : « Beaucoup d’entre nous ont mûri une conscience sage et humble, dont le monde a tant besoin : on ne se sauve pas tout seul, le bonheur est un pain qui se mange ensemble. Témoignons-en à ceux qui se font illusion de trouver l’épanouissement personnel et le succès dans l’opposition. » Et le pape d’appeler les personnes âgées à être les acteurs de la « révolution de la tendresse ».

La solidarité intergénérationnelle est de plus en plus présente à la conscience des personnes

Avant le pape François, Benoît XVI avait déjà salué « l’exigence, de plus en plus présente à la conscience de nos contemporains, d’une solidarité intergénérationnelle », dans un discours devant des ambassadeurs en décembre 2011 : « celle-ci trouve son enracinement naturel dans la famille, qu’il convient de soutenir pour qu’elle continue de remplir sa mission essentielle dans la société », avait-il affirmé.

Billet spirituel

« Que les membres aient tous le souci les uns des autres »

Quand saint Paul s’exprime face aux Corinthiens au chapitre 12 verset 25b, il montre, auprès de cette communauté dont les membres sont si différents par leur statut social (propriétaires de bateaux, commerçants, ouvriers, esclaves…) que tous ont besoin les uns des autres. dans notre société passionnante autant que complexe, les personnes du 3e et du 4e âge constituent un groupe de plus en plus important. Mais elles coexistent également avec une jeunesse dont le nombre est certes moins important, mais qui rêve toujours d’accomplir différents projets. Que c’est important de voir ces générations se rencontrer et s’enrichir mutuellement !

Oui, nous avons tous besoin les uns des autres, nous avons tous besoin de prendre soin les uns des autres.

Il n’est pas rare – et je le constate avec mes confrères prêtres – qu’en France, des jeunes viennent demander à être baptisés ou confirmés. Et très souvent, c’est à la suite d’une rencontre avec une grand-mère ou une personne âgée, qui a su témoigner de sa foi par sa vie autant que par son action. nous constatons aussi à quel point les personnes âgées, notamment lors des pèlerinages à Lourdes, sont heureuses de côtoyer les jeunes avec leur fougue, leur dynamisme, leur envie de croquer la vie « à fond » comme ils le disent si bien ! Nous avons besoin les uns des autres, et c’est un enjeu sociétal essentiel. N’oublions jamais cette richesse ! Et mettons tout en œuvre pour faire de cette société, où se côtoient tant de petits groupes dans lesquels ne règne aucune unité, une belle société où règnera l’unité dans la diversité.

Pierre Manchenaud, prêtre et conseiller ecclésiastique de la CNAFC.